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Déjà plus que des espoirs

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Avec plus de deux cents combattants au rendez-vous des championnats de France, ainsi qu’une grosse quarantaine de techniciens appelés à en découdre le lendemain lors de la coupe de France kata, le week-end dédié à Coubertin aux moins de vingt-et-un ans a démontré la vitalité d’une relève bien décidée à prendre du galon sans traîner en seniors.

À un mois des championnats de France seniors (2-3 avril 2022 à Lille pour le kata, 9-10 avril à Bourges pour le combat), l’événement avait été érigé par le staff national comme une épreuve majeure dans le processus de sélection pour les championnats d’Europe jeunes (17-19 juin en République Tchèque). Ajoutez à cela l’envie d’enchaîner les compétitions après la période de disette liée à la crise sanitaire ces deux dernières saisons et vous obtenez un double rendez-vous remarquable d’intensité et d’engagement. « Au-delà du fort taux de participation, c’est le niveau général élevé qui fait plaisir à observer dans cette catégorie d’âge, apprécie Yann Baillon, directeur des équipes de France. Beaucoup sont déjà intégrés dans les collectifs nationaux seniors, et ils ont montré qu’ils postulaient déjà de façon crédible à des sélections en seniors. Nous les avons sentis prêts et déterminés à l’emporter, et leur message était clair vis-à-vis de la concurrence : venez nous chercher ! Je pense notamment à Niswa Ahmed (Budokan Thiais, victorieuse en -50kg), qui s’impose avec autorité pour conforter son leadership, à la surprise du dernier Paris Open Tylla Levacher (AAS Sarcelles, en or en -55kg) qui nous bluffe à nouveau et prouve qu’elle a beaucoup progressé, ou encore à l’épatant Ahmed El Amine Hellal (CSM Eaubonne, vainqueur en -60kg), que nous suivons depuis longtemps et qui aura tout juste dix-huit ans pour les championnats d’Europe. Dans cette catégorie des -60kg qui était un peu faiblarde en seniors ces dernières années, nous avons donné beaucoup d’expérience à plusieurs athlètes, qui nous le rendent bien avec une densité très intéressante désormais. En or au Paris Open en janvier, Rayyan Meziane (CSM Puteaux) cède par exemple sur Enzo Falco (US Jarrie Club), junior surclassé, lui-même battu par Hellal. »

Des féminines aux dents longues

Cas de figure comparable chez les féminines en -61kg, où Jennifer Zameto (CKS en Pays Créçois), membre de l’équipe vice championne du monde seniors en fin d’année dernière, atteint la finale mais laisse le titre à Emma Marie Élisabeth (Budokan Thiais). « Elles sont trois-quatre à se disputer la place de titulaire en espoirs, mais aussi à prétendre aux sélections seniors, poursuit Yann Baillon. De manière générale, certaines seniors peuvent avoir du souci à se faire chez les féminines avec cette génération qui déboule avec l’envie de rattraper les années perdues à cause du covid. Ces jeunes ont pris conscience qu’il ne fallait pas attendre pour saisir leur chance. Avec des profils comme Margot L’Hyver (Samouraï 2000, première en +68kg alors qu’elle n’est que junior), les finalistes des -68kg Thalya Sombe (CKS en Pays Créçois) Natanaële Flamand (AS Evry), il y a de l’avenir ! »

Un par équipes ébouriffant

Avec un règlement allant dans le sens du spectacle en facilitant les alliances entre les clubs, la journée fut également agréable à suivre lors des épreuves par équipes, où les féminines du Budokan Thiais et les masculins de l’AAS Sarcelles sont parvenus à sortir invaincus malgré les retournements de situation et l’atmosphère crispante des épreuves collectives. « Cela faisait très longtemps que je n’avais pas assisté à un tel impact sur du par équipes, salue Yann Baillon. Il n’y avait pas de petite équipe et tout le monde a crânement joué sa chance dans une ambiance un peu à l’ancienne qui nous avait vraiment manqué. Cela démontre le nouvel élan qu’ont su impulser les clubs malgré l’absence de compétitions. Ils ont lâché leurs fauves et ça a donné ces championnats intenses. »

Kata : les juniors à leur avantage

Le dimanche, l’entrée en lice des techniciens pour la coupe de France espoirs kata a vu les meilleurs juniors s’opposer sans complexe à leurs aînés. Les deux finalistes de la coupe de France juniors de décembre – Cassandra Sampieri (KC Goju Ryu) et Kethleen Vincent (ASCK Chanteloup) – s’adjugent ainsi un nouveau podium national (respectivement troisième et deuxième), tandis que Lucas Hoffmann (AAS Sarcelles) réalise le triplé – Open de France juniors, coupes de France juniors et espoirs – devant Fabien Tran (KC Villepinte et Omnisports), quant à lui déjà en argent lors de l’Open de France et la coupe de France en seniors. « C’est plutôt positif en termes de concurrence, mais cela signifie aussi que nos espoirs n’ont pas donné satisfaction avec leurs prestations, analyse Ayoub Neghliz, entraîneur national en charge du kata. Le niveau démontré par les juniors nous force à croire qu’ils peuvent remettre ça en seniors, tandis que nous en attendons finalement encore plus de la part des espoirs à Lille, où ils seront dans la position des jeunes et non des aînés comme ce week-end. À l’instar de Léa Séveran (Shin Gi Tai, médaillée d’or), qui sera malheureusement senior à l’international au moment des championnats, je les invite tous à mettre en avant leur capacité de progresser à chaque sortie et leur envie de s’afficher le plus haut possible sur les compétitions de référence. Les performances de ce week-end nous indiquent sur quelle voie les uns et les autres doivent s’engager pour s’améliorer, et offrent des pistes de travail à mettre en œuvre en club comme lors de nos regroupements à Châtenay-Malabry dans le cadre de notre suivi régulier avec Yves Bardreau et Jonathan Maruani. »

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