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Dans nos territoires – Ép. 2 : Sporting Karaté Marseille

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Créé par Didier Lupo et Franck Benjamin à l’aube de leurs carrières sportives, le club provençal a évolué au gré des trajectoires et desseins du tandem. L’objectif actuel ? Élever le karaté au rang d’école.

Comprendre la genèse du Sporting Karaté Marseille, c’est avant tout replonger au début des années 1980. Celles des valises en skaï et des couleurs néon, en passant par le rock de Bruce Springsteen, les envolées d’E.T. lextraterrestre et jusqu’à la mode des interminables Rubik’s Cubes. Bien sûr aussi, les années de l’une des plus emblématiques générations du karaté tricolore. De Jean-Luc Montama à Emmanuel Pinda, en passant par Thierry Masci et jusqu’aux camarades de chambre Franck Benjamin et Didier Lupo. « J’ambitionnais alors de devenir un champion mais, a posteriori, je crois que j’espérais encore davantage devenir professeur, rembobine ce dernier. Alors, dès que nous avons appris qu’un instructeur du neuvième arrondissement raccrochait le kimono, Franck et moi sommes allés toquer au dojo pour lui demander de prendre la suite. Voilà les prémices du SKM. » Et avec elles sa dimension initiale, compétitrice, désormais abandonnée depuis une dizaine d’années au profit du développement personnel et de l’esprit de formation… sans jamais se renier. « Cette évolution est arrivée inconsciemment, essentiellement grâce à un bon bouche-à-oreille, poursuit le fondateur. Notre crédo a toujours été d’apporter aux adhérents ce qu’ils veulent et de nous y adapter, sans trahir notre manière de pratiquer et d’enseigner un karaté « à l’ancienne » ». Voilà pour l’ambiance. Il y a aussi les chiffres, témoins d’un succès certain : trois-cent-cinquante adhérents, dont deux tiers de mineurs. « Cette année encore, nous avons été obligés de refuser une trentaine d’enfants, précise le champion d’Europe 1989 des -65kg. Le club est plein comme un œuf ! Nous songions à créer une annexe, mais la peur de perdre en qualité nous freine encore pour le moment. »

Le cours enfants assurée par Didier Lupo

Le karaté, sauce Molière

Il faut dire que la structure marseillaise attache une attention toute particulière à la qualité de sa formation. Pas moins de six professeurs se partagent les quatorze cours dispensés à deux pas du parc Borély et cinq minutes des plages du Prado, pour un objectif aussi élémentaire en apparence que complexe dans la réalité du quotidien : chaque karatéka doit pouvoir trouver un groupe correspondant exactement à son niveau pour pleinement s’intégrer au club. « La forme varie également beaucoup, renchérit Clément Fiorentino, professeur en CDI formé au club. Des cours de combat le lundi et le jeudi aux séances de préparation aux passages de grades du samedi, en passant par les cours débutants, le kata et jusqu’au bunkai pour nos ceintures noires. Chez les plus jeunes, cela tient parfois du théâtre tellement nous devons rythmer le cours », précise-t-il, suivant la recette du mentor Lupo. Décomposer une première fois le mouvement, puis l’exécuter à vitesse réelle. Prendre en exemple l’un des élèves pour concerner l’ensemble du groupe. Utiliser ensuite des outils pour faire « claquer » la technique dessus. Basculer, enfin, sur du kata afin de maîtriser la perfection du geste. « Bref, montrer puis laisser les minots faire. Une démonstration vaut mieux que mille corrections, intervient Didier Lupo. Le tout, en parlant le moins possible et sans jamais se presser », et ainsi éviter que la pièce ne vire au boulevard. Ici, le sérieux mène à la bonne ambiance. Si le Sporting Karaté Marseille se revendique comme une grande famille, fouler les tapis de son dojo du 8e arrondissement requiert avant tout du sérieux et un esprit. 

Le cours enfants avec Clément Fiorentino

Apprendre, toujours

« Déjà vingt-deux ans que je m’entraîne ici. À l’époque, mis à part la natation, je ne savais que marcher. » Gérard Romano ne parle pas, il déclame, verbe haut et il ne s’entraîne pas seulement, il enseigne, aussi. Ses débuts à cinquante ans passés, sa constante envie d’apprendre et de chercher à comprendre et son désir de transmission en font l’un des meilleurs ambassadeurs d’une structure où les passages de grades équivalent à des balises dans le cheminement martial. « Il fallait pourtant s’accrocher lors des premières séances. Puis, je me suis pris au jeu en considérant l’objectif de la ceinture noire comme un second baccalauréat, pose celui qui n’avait jusque-là jamais pratiqué de sport, avant d’imager. Ensuite, un nouveau monde s’ouvrait à mes pieds avec, à chaque grade passé, une nouvelle étape à aller atteindre. » Il entrevoit déjà la cinquième, après avoir passé son 4e dan il y a quelques mois. D’ici-là, les cours qu’il dispense aux plus jeunes en tandem avec Clément Fiorentino rythmeront les journées de cet énergique retraité de l’industrie automobile. « Entre nous, il existe une fusion amicale qui dépasse les âges », assure-t-il. Le benjamin développe : « j’avais à peine quinze ans lorsque nous avons commencé à enseigner en duo. Huit ans plus tard, nous nous connaissons par cœur… et puis l’alliage entre un retraité ayant découvert le sport sur le tard et un enfant du club représente bien l’identité que le SKM essaie d’insuffler : une belle école de la vie. » Un joli résumé de ce à quoi peut servir le club d’arts martiaux du quartier, que l’on ait sept ou soixante-dix-sept ans. Ne jamais cesser d’évoluer.

Le cours enfants avec Gérard Romano
Maël Jeanthon / Sen No Sen

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