Coupe de France AMV interstyles : une domination francilienne
Premier événement de la saison pour la discipline, cette compétition « jeunes » a vu l’Académie Tay Son Vo Dao et l’Association sportive et culturelle cristolienne se mettre particulièrement en valeur.
C’était la première de l’année pour les arts martiaux traditionnels vietnamiens et le vovinam. Direction Saint Memmie et la Marne pour un événement consacré au combat pour les catégories allant de poussins aux minimes. Une compétition au succès stable dans le temps, comme le résume Jacques Charprenet, chargé de mission pour les AMV au sein de la fédération. « Nous avons eu seize clubs présents avec une belle représentativité géographique avec des clubs d’Île-de-France, de Nouvelle-Aquitaine, des Hauts de France, du Grand Est, etc. Du côté des participants, ils étaient cent-dix, ce qui situe cette édition dans la moyenne des dernières années. Le lendemain, sept experts ont animé le premier stage fédéral qui a réuni pas moins de quatre-vingt-dix participants ! Une réussite très encourageante pour la suite de la saison. » Un week-end qui aura vu deux associations placer nombre de leurs jeunes compétiteurs sur la première marche du podium : l’académie Tay Son Vo Dao de Pontoise dans le Val-d’Oise, et l’association sportive et culturelle cristolienne de Créteil dans le Val-de-Marne.
Session excellence
La première, dirigée par Jean-Yves Cazac, quarante ans et cinquième dan, s’adjuge trois titres en benjamins et deux en minimes auxquels il faut ajouter deux médailles d’argent et trois médailles de bronze. « Nous sommes venus avec treize combattants. Dix finissent médaillés. C’est donc une très belle performance », synthétise Jean-Yves Cazac, dont le club a atteint les quatre-vingt-treize licenciés la saison dernière et qui devrait faire au moins aussi bien cette saison. « Depuis trois ans, nous avons changé notre organisation. D’abord, nous demandons dorénavant à tous nos licenciés au mois de septembre quels sont leurs souhaits pour la saison : pratique loisir ? Compétition ? Ensuite, nous avons mis en place pour les compétiteurs un cours tous les dimanches de deux heures que nous avons appelé “session excellence”. Il regroupe en moyenne une vingtaine de combattants de tous les âges. Il s’agit d’y travailler de manière individualisée sur le profil de chaque combattant. Enfin, nous avons mis en place un travail d’analyse vidéo. Ainsi, avec les autres professeurs, nous avons des fiches sur chaque combattant, avec ses points forts et ceux à améliorer. Souvent, à la fin du cours du dimanche, nous prenons trente minutes afin d’analyser leurs combats avec plusieurs d’entre eux : que voient-ils ? Qu’ont-ils fait de bien ou de moins bien ? Pour les jeunes, il s’agit de leur apprendre à s’autoanalyser. Pour les adultes, même chose, mais on y ajoute également l’analyse de leur coaching. Donnent-ils les bonnes consignes au bon moment ? » Une approche fine qui a l’avantage de créer un état d’esprit et une dynamique collective. « Les compétiteurs représentent 20 à 25 % de mes licenciés. Le choix de cette organisation permet de créer une appartenance de groupe encore plus forte : les jeunes vont encourager les adultes quand ces derniers coachent, guident, conseillent les plus jeunes lors d’un événement comme la coupe de France. »
La touche cristolienne
Autre structure et autre approche pour le club cristolien de Fadel Khelifi qui remporte six titres : un en poussins, deux en benjamins et trois en minimes et qui fait de cette association d’une cinquantaine de licenciés, le premier club au niveau des résultats. « Pour être honnête, nous ne nous attendions pas du tout à ce résultat. Cette compétition arrrivait tôt après les vacances de la Toussaint, une période où nous coupons. Nous pensions que cela allait être un peu juste en termes d’entraînements. Visiblement, cela n’a pas été le cas », sourit ce professeur cinquième dan. La raison de cette performance collective ? « Elle tient à deux choses, je pense. D’abord, je crois pouvoir dire que notre club forme régulièrement de bons compétiteurs avec plusieurs titres nationaux ou internationaux à la clé et des membres au sein de l’équipe de France de qwankido. La touche cristolienne ? Elle tient en deux points : la notion de plaisir et celle d’opiniâtreté. Notre discours est construit autour de ces deux idées. Une patte dont beaucoup de gens de la discipline me parlent », sourit Fadel Khelifi. Deux clubs très engagés que l’on retrouvera à coup sûr pour le prochain rendez-vous de la discipline : la coupe de France technique les 8 et 9 février 2025 à Marseille.