

Championnats de France, le bilan du premier jour
Organisés pour la première fois le même week-end et dans un même lieu ici à Chambly (Oise), les championnats de France kata et combat ont livré à l’issue de la première journée : toutes les finales du jour comptaient le champion ou la championne de France en titre. Trois d’entre elles étaient même identiques à celles de 2024. De la continuité donc mais aussi la montée en puissance de nombreux juniors et espoirs qui lancent un message clair : ils n’ont pas le temps d’attendre.
Ils doublent la mise
El Amine Hellal, Younesse Salmi, Kilian Cizo, Tiphaine Bonnarde, Sydney Yvon, vainqueurs, comme en 2024, les leaders, même poussés dans leurs retranchements, ont répondu présent en combat aujourd’hui. En -60kg d’abord, une catégorie où, si une (mauvaise) première surprise venait de l’élimination d’entrée de Rayyan Meziane, blessé à un pied et arrivé sans rythme, par le junior Zakarya Noui (KC Bethoncourt) dès le premier tour, c’est bien le champion d’Europe espoirs et médaillé européen 2024 El Amine Hellal qui a maîtrisé sa finale face au bondissant Yanis Tas. Hyper mobile et agressif, il tentait d’emballer le combat mais El Amine Hellal ne se laissait pas dépasser. Le score (8-1) ne reflétait pas vraiment ce combat spectaculaire, la plus belle finale de la journée.

En -67kg, Isaac Matingou (CSM Puteaux, champion de France et vice-champion d’Europe espoirs), lui aussi sorti d’entrée, on retrouvait en finale Younesse Salmi (Gonesse KC), titulaire de la catégorie en équipe de France et le jeune Anis Taklit (SC Bobigny). Un jeune qui monte en puissance depuis sa cinquième place des championnats d’Europe cadets 2023, le protégé du champion du monde 2012 Kenji Grillon, a sans doute souffert d’un manque d’expérience à ce niveau, piqué, par deux fois, par l’élégant Younesse Salmi qui remporte là son troisième titre national seniors après ceux de 2022 et de 2024. Le patron, c’est lui !

Le joli coup de Cizo
Enfin, en -75kg, dernière catégorie masculine du jour avant les -84kg et les +84kg demain, Kilian Cizo (AAS Sarcelles) retrouvait son coéquipier en équipe de France, Thanh Liem Lê (AS Évry-Courcouronnes), après avoir battu Enzo Berthon en demie, pour une troisième finale consécutive entre les deux combattants médaillés européens en 2023, encore une fois remportée par Cizo après le championnat et la coupe 2024. Victoire 4-1 avec un spectaculaire balayage en contre de ura-mawashi. Solide.

Chez les féminines -50kg, Tiphaine Bonnarde (KC Argenteuil) s’impose à Lola Cochard (Fontenay KS). La première signe son troisième titre national consécutif en étant concentrée et patiente. Mais on retiendra aussi, un peu comme le symbole de ces juniors et espoirs présents sur les podiums ce soir, l’envie de Lola Cochard, qui a notamment écarté une Sophia Bouderbane (AS Évry-Courcouronnes), de retour et finalement troisième mais qui n’a sans doute pas assez emballé ce dernier combat. De jolies promesses.

Densité au programme
En -55kg, la finale était la même que l’an passé avec une Tylla Levacher favorite. Championne de France en titre, mais battue en finale de la dernière coupe de France, la combattante de Sarcelles s’incline cette fois contre sa coéquipière Jenna Touvrey et sa terrible jambe gauche. Un résultat inversé par rapport à l’an passé pour un mano a mano qui ne fait sans doute que commencer.

La « bagarre » s’annonçait aussi terrible dans la catégorie supérieure avec Léa Avazeri (Académie Marseillaise) finalement troisième, avec une nouvelle finale entre Sydney Yvon (KC Argenteuil) et Monica Arzumian (Stade Poitevin), plus jeune d’un an. Dans un combat tactique, c’est la championne d’Europe et du monde juniors qui subissait le terrible mawashi jodan de la précise Sydney Yvon dans un combat très chaud. Là encore, la jeunesse brillante est au pouvoir.

Enfin, qui pour succéder à Helvétia Taily (SKB Epinay), double championne de France en titre ? Tout n’était pas joué d’avance, mais on retrouvait Alexandra Feracci (AC Ajaccien) en finale – comme lors de la dernière coupe de France, clairement là pour un nouveau titre. Le dernier datait de 2022 pour l’olympienne longtemps blessée. Et si elle était surclassée par le gankaku de Taily, elle avait les mots justes des champions qui ne renoncent pas. « Il est difficile de battre quelqu’un qui n’abandonne jamais… » confiait la Corse. La talentueuse Helvétia Taily, mais aussi Mai-Linh Bui (Annecy Dojo Karaté) et Léa Séveran (Shin Gi Tai Nice) sur le podium, savent qu’il ne faudra rien lâcher.
Olivier Remy – Agence Sen No Sen