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Championnats de France kata 2022 : l’année des précoces

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Quand les cadets se distinguent en juniors, que les minimes sont en or en cadets, c’est un signe positif. Les championnats de France kata de Lille ce week-end ont consacré de nouvelles têtes, et globalement une génération dont la valeur n’attend pas le nombre des années. L’avenir, ça commence aujourd’hui.

Pour situer ces championnats de France sur l’échelle de la reconstruction du kata français dans cette période « post-covid », un seul chiffre suffit. Ils étaient trente-cinq dans la catégorie cadets/cadettes pour la coupe de France en décembre dernier, ils étaient soixante-dix ce week-end dans le Nord dans la même catégorie d’âge. « Un plateau vraiment digne d’un championnat de France », se félicitait l’entraîneur national Yves Bardreau.

Plus intéressant encore, cette dynamique du nombre se doublait d’une dynamique de la qualité, avec des affrontements décisifs souvent disputés, mais aussi d’une dynamique « jeune », portée par de nouveaux talents spectaculaires confirmant leur statut tout frais. Une situation toujours positive pour un encadrement national, surtout dans la perspective de championnats d’Europe qui se profilent, en juin à Prague.

Féminines : la jeunesse bouscule la jeunesse !

Les minimes donnaient le ton de l’édition. Invaincue toute la saison, Ines Ordonez, de l’Institut de Gojuryu Kenkyukai de France, s’imposait une nouvelle fois, devant Julia Vilanova (Arts Martiaux Toulouse Mirail), affirmant une autorité impeccable sur sa catégorie d’âge… mais aussi sur les cadettes, où elle se permettait de dominer dans la journée de dimanche, en demi-finale, la grande favorite Mai-Linh Bui, d’Annecy Dojo Karaté ! Elle passait par le score serré de trois à deux, avant de prendre l’or devant Sydney Yvon (Karaté Club Longuyonnais)… laquelle, il faut le souligner, est aussi en pôle combat à Châtenay-Malabry. En soi, c’est impressionnant.

Un titre en minimes le samedi et un titre en cadets le lendemain, c’est une performance plutôt rare que réussit Ines Ordonez, révélation du week-end, ce petit gabarit à la belle technique goju-ryu, et qui ne démontre pas une faiblesse de niveau, car Mai-Linh elle-même venait de réussir la veille la performance de monter sur le podium national juniors ! « On ne va pas se plaindre d’une concurrence nationale forte et jeune, avec des athlètes qui sont en avance sur leur génération en termes de maîtrise athlétique et technique. C’est la garantie d’une montée de niveau à venir », analysait un Yves Bardreau satisfait de ce qu’il avait vu.

C’est encore de la jeunesse dynamique attendue qui était présente au rendez-vous des juniors. Celle de Mai-Linh Bui sur le podium donc (grâce à un joli cinq drapeaux à zéro face à Justine Huyet Dumong pour conclure), mais aussi la jeunesse de celle qui l’écarte par trois à deux avant de s’emparer du titre devant Cassandra Sampieri (Karaté Club Goju Ryu) : la technicienne de l’ASC Karaté Chanteloup, Kethleen Vincent. Cette jeune étudiante en première année d’école d’ingénieur, à l’INSA de Lyon, et qui se verrait bien dans la recherche médicale pour son futur professionnel, avait attiré les regards en allant jusqu’en finale de la coupe de France espoirs, alors que, à dix-sept ans, elle était surclassée. Concentrée ce week-end sur les juniors, elle retrouvait la Corse Cassandra Sampieri pour une finale aux allures de revanche, et s’imposait cette fois avec les cinq drapeaux pour elle. Un affrontement entre deux styles proches qui met en lumière la technique juste et épurée de Kethleen Vincent et sa belle posture. « J’ai longtemps été une « stresseuse » sur les événements importants, mais je commence à prendre du recul et j’ai pu travailler avec un préparateur mental que notre école met à notre disposition. Il m’a suggéré d’avancer pour me faire plaisir et faire plaisir à ceux qui me suivent. Ça m’apaise et ça marche ! » Une nouvelle venue qui confirme les promesses et qui veut tout réussir, ses études comme sa carrière de compétitrice, une belle découverte.

Moins de bousculade en seniors, où la sélectionnée olympique Alexandra Feracci prend un nouveau titre avec une belle marge de quatre drapeaux, face à la « shotokan » Helvétia Taily, comme à la coupe de France. La championne reprend logiquement son leadership, mais comme le souligne l’entraîneur national Yves Bardreau « Helvetia a vingt-deux ans, c’est la génération qui monte. Médaillée de bronze aux championnats du monde et d’Europe espoirs, elle a encore du travail, mais le potentiel pour évoluer régulièrement à un niveau supérieur dans le futur. » De la jeunesse qui confirme, là encore.

En équipes, si la solidité de l’Athletic Club Ajaccien des sœurs Feracci était indéboulonnable en seniors, le doublé d’Annecy en cadettes-juniors avec ses deux équipes témoignait de l’heureuse influence des sœurs Bui sur les plus jeunes du club.

Masculins : une hiérarchie s’installe

Plus de stabilité chez les masculins, mais pas moins de promesses, et là encore celle de la jeunesse qui confirme. Victoire tranquille du vainqueur de la coupe de France, le Sarcellois Haroun Hamdani, dont la belle prestance et la technique dynamique l’installent dans une perspective d’avenir. Il n’aura tremblé qu’une fois, en demi-finale, contre Camil Perini, du club d’Ines Ordonez, l’Institut de Gojuryu Kenkyukai de France, qu’il domine d’un drapeau. En cadets, confirmation encore pour un vainqueur de la coupe de France, avec le succès de Lorick Nour Mauris du KC Lure. Sélectionné aux championnats d’Europe cadets, il a pris de la densité physique selon les observateurs, et aura sa carte à jouer en cas de sélection pour Prague. Belle performance du finaliste… le minime Camil Perini, décidément très remonté sur ce week-end. Un tir groupé satisfaisant pour Nirina Armand Rakotozafiminahy, le directeur technique de l’IGKF.

On retrouvait le champion de France cadets Lorick Nour Mauris sur le podium des juniors, à la troisième place, dans l’ombre de l’affrontement désormais classique entre les deux Lucas, le Corse d’Ajaccio Lucas Chaffort et le Francilien de Sarcelles Lucas Hoffmann, qui l’emporte une nouvelle fois et s’installe dans la durée, avec une belle cinquième place aux derniers championnats d’Europe comme repère.

Franck Ngoan (Sporting Karaté Budo), vingt-deux ans, confirmait son statut de leader seniors en démarrant doucement sa compétition pour terminer en beauté et dominer – mais par trois drapeaux seulement – un Enzo Montarello (Karaté Club Le Ronin) qui montre à cette occasion qu’il faut toujours compter avec lui. Un podium senior complété par Fabien Tran et Hugo Poisson, tous deux membres du voyage de l’Équipe de France jeune en Finlande en août dernier lors des Championnats d’Europe. Hugo Poisson qui retrouve d’ailleurs le podium en équipe pour le SKB battu en finale par Enzo Montarello allié du jour des Sarcellois Hoffmann et Zemouri.

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