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Bruno Verfaillie « Avoir un impact positif sur la vie des clubs »

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Professeur de karaté durant quarante ans, 7e dan, arbitre mondial, responsable de la commission nationale d’arbitrage de 2014 à 2024, Bruno Verfaillie est le nouveau président de la FFKaraté après avoir emporté l’élection. Son cap ? Un engagement sincère au service des clubs et des pratiquants.

Quels sont les premiers mots que vous souhaitez adresser en tant que président de la FFKDA ?
D’abord un grand merci à tout le monde, à l’équipe de campagne qui a travaillé avec beaucoup d’engouement et beaucoup de solidarité pour faire connaître notre projet et convaincre. Ce résultat me satisfait pleinement parce qu’il prouve que nos idées ont réussi à passer dans les clubs. Cette semaine, sans tarder, nous allons nous mettre au travail avec les membres élus et les salariés de la fédération.

On vous sent à la fois heureux et serein…
Oui, c’est ce que je ressens aussi. Et ce climat de sérénité, c’est important pour bien travailler.

Pourtant, cette élection s’est déroulée sous tension. Vous avez choisi de ne répondre à aucune attaque pendant cette campagne. Pourquoi ?
Tout simplement parce que je pense que les questions qui étaient posées étaient complètement hors sujet. On était sur un projet à défendre, avec des visions différentes, et les choses du passé largement dépassées n’étaient pas l’objet. Pour moi, il n’y avait aucune raison de répondre à cette agressivité permanente, à des attaques qui me semblait plutôt être des rancunes qui n’ont pas fait honneur à nos valeurs ni à nos disciplines. J’avais décidé de ne pas rentrer dans ce jeu-là.

Quels vont être les enjeux, très concrètement, des semaines à venir ?
Un calendrier va nous amener à préparer un bureau exécutif pour le proposer au Conseil d’Administration, qui aura lieu très certainement début janvier. Nous allons aussi préparer l’Open de Paris qui arrive à grands pas, toutes les manifestations qui s’enchaînent et, bien sûr, mettre en œuvre les premiers projets au plus vite. Ma volonté est que chaque action soit visible et possède un impact sur la vie des clubs et des pratiquants de toutes nos disciplines.

Justement, quelles vont être vos priorités ?
Les dossiers sont nombreux, mais nous avons aussi la chance de partir sur des bases saines. La communication et la formation vont mobiliser notre énergie. Une proposition de formation destinée aux dirigeants devrait être formalisée rapidement, en début d’année. Quant à la communication, je souhaite qu’elle soit plus percutante, que nous anticipions davantage : en vue de la période du mois de juin qui est cruciale pour la reprise des licences ; pour l’été durant lequel je souhaite que nous gardions le lien avec nos pratiquants ; et, bien sûr, en fournissant aux clubs tous les moyens de communication en amont de la rentrée de septembre. Pour cela, je souhaite créer un esprit d’équipe pour que tout le monde œuvre dans le même sens, du club jusqu’à la fédération, pour que chaque projet ait un sens et soit bien compris par tout le monde, que les adhérents se rendent compte que la fédération est à leur service.

« Les dossiers sont nombreux, mais nous avons aussi la chance de partir sur des bases saines. La communication et la formation vont mobiliser notre énergie »

Un mot sur la Direction Technique Nationale. Confirmez-vous Yann Baillon dans ses fonctions de DTN ?
Ma posture sur cette question va être très simple : je souhaite garder le directeur technique national actuel afin de poursuivre le travail entamé ces derniers mois ensemble quand j’étais président de la commission nationale d’arbitrage. Yann Baillon mène un vrai travail de fond avec des projets sérieux et ambitieux, et nous avons besoin de cette compétence.

Vous avez fait vos premiers pas de président ce week-end chez vous, à Lille, pour la coupe de France. C’était un joli clin d’œil…
Les choses de la vie sont ainsi faites que c’est effectivement à Lille que j’ai pu remercier tous mes proches… Mais c’est surtout un pur hasard parce que la compétition ne devait pas y avoir lieu initialement. La ville nous a permis d’avoir la salle. Évidemment, j’en suis très content. Pour une fois, je ne me suis occupé de rien (sourire). C’est Alexandre Pavy qui a fait le travail avec Laurent Six et toutes ses équipes. C’est aussi une jolie transmission.

Justement, le passage de témoin a eu lieu avec Francis Didier…
Avec beaucoup d’émotion et de respect. Ceux qui le fréquentent le savent et ceux qui le connaissent de plus loin doivent en être convaincus : Francis Didier a fait de nous ce que nous sommes en tant que fédération. J’en suis persuadé, la FFKDA n’aurait pas ce niveau s’il n’avait pas été là. Il a fait en sorte que cette fédération avance à grands pas, soit à l’écoute de tous les styles et toutes les disciplines dont elle a la responsabilité, qu’elle se constitue un patrimoine… C’est un visionnaire. C’est aussi un exemple de passion et de dévouement au karaté. Je vais poursuivre ce qu’il a entrepris, avec mon énergie et mes convictions, mais je tiens à le remercier pour tout ce qu’il a fait pour les 250 000 licenciés. Que l’on soit d’accord ou pas d’accord avec lui, c’est un grand homme du sport français, qui a su passer la main avec élégance. Le karaté français ne le remerciera jamais assez.

Un clin d’oeil à la couverture de notre numéro 20 avec Francis Didier, Bruno Verfaillie a pris place au même endroit que son prédécesseur.

Francis Didier
« Le lien humain »

« Je suis content de partir en laissant les clés de cette fédération à Bruno Verfaillie, un homme solide et structuré, à l’écoute comme il l’a démontré tout au long de son parcours, notamment dans l’arbitrage où il fait l’unanimité. Je sais que lorsqu’il va prendre une décision, il l’aura mûrement réfléchie. Bruno possède une grande expérience, y compris à l’international où il est connu. Il a quatre années devant lui pour mettre les choses en place, avec sa vision. Je suis confiant car je sais que c’est un homme de valeur, fidèle à la parole donnée, qui sera à la hauteur de sa responsabilité de président de fédération. De mon côté, je me suis comporté comme chef d’équipe jusqu’au bout et ma fierté, si je dois en exprimer une, c’est ce collectif humain, ce lien qui nous unit tous. Le cultiver, souder les gens, prendre les responsabilités, donner l’élan, j’ai toujours eu cela dans la peau, depuis mes jeunes années et les clubs que j’ai créés. C’est toujours ce qui m’a intéressé. Pour moi, comme un Compagnon qui vient de finir son ouvrage, c’est désormais le temps de la contemplation. C’est mon éducation familiale : un travail, il faut que ce soit un rendu parfait. Après, on se pose et on observe. On peut y revenir et prendre plaisir à ce que l’on voit à nouveau. La suite ? Je ne serai plus dans une position de prise de décision et je ne veux plus l’être. Je ne serai plus dans le management. En revanche, je serai très proche, disponible pour aider Bruno Verfaillie et son équipe autant que je le pourrai. De l’entretien, des travaux, c’est ce que j’aime et je vais avoir du temps pour cela. Mais je ne serai jamais loin pour le karaté français. »

©Sen No Sen

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