

Au revoir sensei Mabuni
Célèbre fils de Kenwa Mabuni, fondateur de l’école Shito-Ryu, Kenei Mabuni s’est éteint en décembre dernier. Retour sur les moments forts de la vie de cet homme, qui aura consacré toute son existence à développer l’école de son père, le Karate-do Shito-Ryu.

Ainé d’une fratrie de trois enfants, Kenei Mabuni a reçu l’instruction de son père dès son plus jeune âge et ce durant toute son enfance. Ainsi, lorsque Kenwa Mabuni ouvre son propre dojo, en 1934, Kenei à l’occasion de fréquenter les élèves de son père. Il fera ses armes auprès de personnalités telles que Choki Motobu, Yasuhiro Konishi, Yabiku Moden ou encore Gichin Funakoshi.
Quelques années plus tard, Kenwa Mabuni fait enregistrer le style Shito-Ryu de manière officielle auprès de l’organisation qui gouvernait les arts-martiaux du Japon à l’époque, le « Dai Nippon Butoku Kai ». Dès la fin de la seconde guerre mondiale, Kenei se joint à son père pour l’aider à enseigner et répandre le Shito-Ryu à travers le Japon.
Ainsi, lorsque son père décède en 1952, et alors qu’il est âgé de 34 ans, Kenei est désigné comme étant le 2ème maître, ou « soke », du style Shito-Ryu. Quelques années plus tard, en 1960, il devient le « Kansaï-President » de la fédération japonaise de Shito-Ryu, c’est-à-dire le « Président de l’Ouest ». En 1962, il part pour le Mexique afin d’y enseigner l’art de son père, et finira par faire escale au Guatemala, au Honduras ainsi qu’aux Etats-Unis, mais également dans bien d’autres pays tout au long de sa vie.
Quelques années plus tard, en 1970, lors de l’inauguration du premier Championnat du Monde de Karate-Do de l’Union Mondiale des Organisations de Karate-Do, il sera le premier à faire une démonstration du « Nipaipo », kata du sensei chinois Gokenki. A peine deux ans plus tard, il est certifié par la Fédération Japonaise des Organisations de Karate-Do comme juge de première classe.
Ayant toujours pour objectif de développer le Shito-Ryu, Kenei Mabuni, qui a également pratiqué l’Aikido, le Kendo, ou encore le Judo, reçoit en janvier 1984 la médaille d’honneur pour ses contributions aux arts-martiaux, par le Conseil Japonais des Arts-Martiaux (ou le Nippon Budo Kyougi Kai).
Titulaire du 10ème dan, et auteur de plusieurs livres sur les techniques de son art-martial, celui qui aura acté toute sa vie pour développer le style Shito-Ryu, s’est éteint, le 19 décembre dernier, à l’âge de 97 ans. Au revoir et bon voyage sensei.