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Assma Charif : veni, vidi, vici

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Championne d’Europe espoirs à Chypre il y a une semaine, la combattante du CSM Puteaux originaire de Marseille clôt ses années jeunes avec la manière.

C’était son jour. Lorsqu’on écoute Cécil Boulesnane, entraîneur national « jeunes » qui la suit au pôle France de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), Kamal El Bouri, entraîneur du CSM Puteaux Karaté où elle évolue depuis cette année, et Assma Charif elle-même, le premier sentiment est bien celui-ci, même si chacun le dit avec ses mots. « Assma a été au-dessus de la catégorie. Elle est montée en puissance crescendo, a su être simple, efficace, percutante. Elle réalise une compétition parfaite ou presque. Comme je suis exigeant, je pense qu’elle aurait peut-être pu avoir plus de cannes (sic) mais sa prestation fut remarquable, tant elle ne fait presque aucune erreur », pose ainsi Kamal El Bouri. Cecil Boulesnane, de son côté, insiste sur la remarquable dynamique sur laquelle surfe Assma depuis plusieurs mois, permettant de recontextualiser ce titre de championne d’Europe espoirs des -50kg. « Après son titre de championne du monde juniors en 2019 au Chili dans la catégorie des -53kg, Assma a connu une période un peu difficile entre covid et début des études supérieures dans l’architecture. Depuis septembre, elle bénéficie d’un emploi du temps allégé, ce qui a permis de remettre en place un travail beaucoup plus régulier et dense. La coordination avec son club et Kamal se passe très bien. En début de saison, elle a remporté la coupe de France seniors (-55kg). Dès lors, on l’a senti, la dynamique était complètement relancée. À Chypre, on a vu arriver une Assma très motivée, d’autant qu’elle savait que c’était sa dernière année espoirs. Dès le départ, elle a montré une détermination supérieure à ses adversaires. Elle a marqué beaucoup de points durant ces championnats d’Europe, de la maîtrise, à l’image de sa finale qu’elle lance avec un superbe balayage et pendant laquelle elle ne s’est jamais dispersée. Elle l’emporte quatre à deux et il ne me semble pas présomptueux de dire que c’est la meilleure combattante qui, dans cette catégorie, a gagné. » Du haut de ses vingt ans triomphants, la jeune fille savoure. « J’étais passé à côté de mes deux derniers championnats d’Europe, chez les juniors en 2021, puis en espoirs l’année dernière. J’ai appris de ces défaites, dues à un relâchement de ma part. Un défaut récurrent qu’il était hors de question de reproduire cette fois-ci. Je pense au fond de moi que ma détermination et l’envie furent les clés de cette médaille d’ors. »

© Denis Boulanger

Succès précoces

De la détermination, la jeune femme n’en manque pas, comme le relève avec le recul du sage Kamal El Bouri. « L’un de ses principaux points forts tient dans son mental. Assma est une pugnace. Elle ne lâche pas et veut toujours aller de l’avant. Mais elle peut parfois se montrer particulièrement têtue. Son côté marseillais sans doute (rires). Il faut alors la convaincre de manière factuelle et argumentée. » La petite Assma s’est en effet rapidement muée en combattante après avoir découvert la discipline vers l’âge de six ans, à Port-de-Bouc, dans Bouches-du-Rhône. « Mon grand frère était déjà sur le tatami et j’ai voulu essayer, rembobine-t-elle. En fait, tout mon quartier était au club ! Du coup, je faisais un sport où je retrouvais les copains et les copines. » Mais très vite, celle qui a choisi l’architecture pour sa capacité à conjuguer l’aspect scientifique, artistique et manuel – « tout ce qui me plaît ! » glisse-t-elle avec un réel enthousiasme – connaît ses premières victoires en compétition. Des succès qui vont devenir récurrents au point de cumuler les titres de championne de France en pupilles, minimes, cadettes, juniors et espoirs, passant par les clubs de l’IKC et du Spartan, pour s’y forger un karaté complet, ces sept dernières années ! La clé ? « Si je devais résumer cela en un mot, je dirais : la rigueur. Le karaté m’a obligé à être sérieuse, moi qui pouvais parfois me disperser. Cela m’a aussi incité à organiser ma vie de manière bien structurée, cela m’a donné des repères. »

© Denis Boulanger

Devenir rapidement n°1 seniors

Assma, qui a l’avenir devant elle selon l’adage consacré, est déjà louée pour ses qualités humaines. « Elle est très respectueuse et pragmatique » pose Kamal El Bouri. Et la karatékate ? « Elle possède un niveau technique supérieur à la moyenne. Et quand elle est régulière et sérieuse à l’entraînement, les résultats suivent presque mécaniquement », analyse Cécil Boulesnane. « Assma possède un vrai sens du timing en étant plutôt athlétique pour la catégorie », ajoute son professeur de club. La suite ? « Devenir titulaire de la catégorie en seniors, poursuit Kamal El Bouri. Si elle avait le privilège d’être sélectionnée pour les championnats d’Europe (fin mars en Espagne), elle n’aurait rien à perdre et viserait le titre continental. » Les championnats de France début mars à Bourges sont également dans le viseur de la nouvelle championne d’Europe espoirs. « Je rejoins les seniors avec les deux titres que je voulais chez les jeunes. J’espère que cela m’a fait franchir un cap. Ce qui est sûr, c’est que cela me motive plus que jamais ». L’opposition est prévenue.

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