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08 juillet 2025

Arbitrage, une saison pleine

Actualités

La formation des arbitres français, du niveau départemental jusqu’au national fonctionne bien, la saison écoulée l’a encore prouvé. Sébastien Uhring, secrétaire de la commission nationale d’arbitrage, en dresse le bilan. « Ils étaient cent-trois en tout à passer l’examen national kata A ou B cette année – puisque nous alternons une année combat et une année kata, avec trois sessions réparties sur la coupe de France zone nord, la coupe de France zone sud et les championnats de France des corporations. » Ce modèle, avec un examen théorique et une mise en situation, doit aussi mettre en valeur tout ce qui est organisé en amont. « Les candidats qui ont obtenu le niveau régional et sont donc éligibles, sont d’abord invités sur des événements nationaux pour en prendre le pouls, effectuer quelques tâches administratives – tenir les tableaux, marquer les scores, aller chercher les compétiteurs – et, pour les meilleurs, commencer à arbitrer en étant bien encadrés. L’idée est de démarrer tranquillement leur mise en situation et d’accompagner leur montée en régime. Pour autant, sur l’examen national, je le dis systématiquement : “vous êtes sur un examen national, c’est exigeant”, pour lesquels nous les préparons au mieux. »

Un système qui repose aussi sur les responsables régionaux (voir encadré plus bas*), « la force du projet, particulièrement sur nos deux dernières années. Ce sont eux qui font à la fois redescendre les informations dans les départements et leurs relais mais accompagnent aussi vers le national celles et ceux qui le veulent vers examens dont on peut aussi souligner qu’ils sont gratuits. Nous cultivons la confiance, l’unité d’équipe, celles et ceux qui réussissent leur examen national devenant à leur tour, les tuteurs et les accompagnants de leurs territoires. » Le corps de l’arbitrage français se porte bien, très bien même et il le doit sans doute à tout cela, avec la perspective d’apporter cette vision et cette expérience aux disciplines associées dans les prochains mois. La preuve aussi qu’il peut « y avoir des éléments d’exigence qui, quand ils sont bien portés et bien suivis, ne sont pas forcément mal vécus. Au contraire, ils sont même acceptés. Les gens sont vraiment très valorisés quand ils réussissent leur examen », souligne Sébastien Uhring.

« Accompagné tout du long »
Promu au titre de juge national combat A, Victor Lecomte, vingt-et-un ans, illustre brillamment le parcours de la nouvelle garde de l’arbitrage français. Après des débuts dans le Nord de la France à l’âge de cinq ans, c’est à Plan-de-Cuques, près de Marseille, auprès de Soann Figon puis de Guy Deleglise que le jeune homme a trouvé le club qui l’a aidé à se façonner. « Un club très axé sur la compétition. Moi qui pratiquais kata et combat, on m’a invité à me spécialiser et j’ai choisi le kata. Avec les blessures et l’entraînement nécessaire, je voyais la compétition s’éloigner. En parallèle, je m’interrogeais déjà sur ces arbitres et leur fonctionnement qui, je dois le dire, m’intriguaient. J’ai fait le pas. J’avais envie de comprendre, j’y ai été particulièrement bien accueilli et guidé par les responsables départementaux et régionaux de l’arbitrage, Miloud Belarbi et Denis de Ranieri. Et je me suis investi en conséquence », rembobine Victor. Tout débute en 2017, en parallèle de la compétition qu’il va continuer durant deux saisons, avec un premier examen réussi comme juge B combat et kata au niveau départemental. « J’ai été accompagné tout du long, et remporter le concours national des jeunes arbitres en mai 2022 m’a propulsé vers le titre d’arbitre national A combat. Beaucoup de choses se sont passées en trois ans et je sais que je le dois à l’impulsion de ma région qui m’a repéré, soutenu et longuement préparé, notamment mon tuteur Walid Habib.» En retour, cet étudiant en histoire qui vient de valider sa licence et s’apprête à passer les concours d’entrée de la gendarmerie, est à son tour devenu tuteur des plus jeunes. « C’est le sens de la transmission et l’état d’esprit que l’on m’a transmis et qui me parle. Je me sens légitime aujourd’hui grâce aux messages et à l’accueil que j’ai reçus ces dernières années. J’ai l’ambition de poursuivre mon apprentissage, de passer l’examen de juge national kata A d’abord et peut-être de voir l’international pour lequel je sais qu’il faudra un tout autre investissement. Mais avant cela, je suis heureux de pouvoir encadrer à mon tour. L’une des jeunes que je tutorais a terminé sur le podium du concours jeunes arbitres cette saison et j’en ai été très fier. D’ailleurs, le niveau général est très élevé. » Une excellente nouvelle pour le karaté français qui dit aussi beaucoup sur la manière dont l’arbitrage est envisagé : demeurer des pratiquants qui s’entraînent, appliquent la règle en ayant en tête son esprit, capables d’échanger avec entraîneurs, professeurs et compétiteurs dans le respect et le dialogue.

« L’arbitrage m’a fait grandir »
Alice Gabet, professeure des écoles qui va clore son année scolaire dans quelques jours, a elle aussi connu une saison haletante après avoir décroché l’an passé son titre d’arbitre nationale A en combat en tant que major de promotion et celui de nationale A kata cette saison. En démarrant le karaté il y a vingt ans dans l’Essonne, la petite fille timide qui manquait de confiance en elle ne le savait pas encore, mais elle tenait là le fil rouge de sa vie : d’abord compétitrice, étudiante en STAPS et désormais professeur des écoles, elle a trouvé dans l’arbitrage le terrain de son épanouissement. « Tout a commencé par de la curiosité : j’étais compétitrice, et je ne comprenais pas toujours pourquoi je perdais. Je dois l’avouer : je n’avais jamais lu le règlement… Alors je me suis dit que mieux comprendre l’arbitrage m’aiderait à progresser. Et c’est ce qui s’est passé. » Mais ce qui ne semblait être qu’un levier s’est rapidement transformé en vocation. À chaque étape franchie – départementale, régionale, nationale – elle se découvre en effet un goût réel pour ce rôle essentiel.

Photo © Luan Nguyen

« L’arbitrage permet de garder un regard objectif sur la pratique, nous oblige à être précis, à être justes, et nous fait aussi progresser techniquement. Ça m’a appris à gérer le stress, à prendre de l’assurance. » Une confiance qu’elle transmet à son tour elle aussi : responsable des jeunes arbitres dans son département, elle s’engage pour une relève formée dans l’écoute, le respect. « Dans un milieu longtemps masculin, j’ai vu les choses changer très positivement. Il n’est pas évident pour une femme d’imposer de l’autorité dans un costume-cravate. Moi je suis petite, plutôt menue, mais l’arbitrage m’a permis de m’affirmer. Aujourd’hui, de plus en plus de filles prennent leur place, et c’est génial. » Avec une posture claire sur la femme en noir qu’elle souhaite incarner. « Un bon arbitre, ce n’est pas quelqu’un qui sanctionne. C’est d’abord quelqu’un qui fait en sorte que les choses se passent bien, qui accompagne. C’est d’ailleurs aussi comme cela que je vois mon rôle d’enseignante » souligne celle qui est affectée à Garges-lès-Gonesse, dans le Val d’Oise, en REP+. « Au contact de jeunes qui sont de moins en moins concentrés, et c’est là que nos valeurs de karatékas peuvent être utiles, à commencer par le respect de l’autre, en étant à l’écoute et le moins possible dans la sanction. C’est que l’arbitrage qui m’a appris, notamment les plus expérimentés qui ont pu m’aider à interpréter le règlement et à bien le comprendre, me permettant de me construire et de me grandir, entourée. L’arbitrage français se porte super bien et c’est satisfaisant d’en être actrice.»

*Les responsables régionaux d’arbitrage
Haut de France : Kandoussi Yahya
Grand-Est : Uhring Sebastien
Bourgogne-Franche comté : Dufour Arnaud
Île-de-France : Mezahem Youcef
Bretagne : Quinquis Jean-Pierre
Normandie : Hacquart James
Nouvelle Aquitaine : Morales Moises
Occitanie : Jousseaume Cécile
PACA : De Ranieri Denis
AURA : Granouillet Jean-Marie
Centre val de Loire : Pele Aurelie
Pays de la Loire: Benlahoucine Hamid
Corse : Vincenti Laurent et Pala Antoni
Dom-Tom: Micholet Hugues

Olivier Remy / Agence Sen No Sen

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