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28 septembre 2023

Arbitrage : favoriser l’attaque

KaratéArbitrage

Lumière sur l’arbitrage français, toujours aussi dynamique, et les nouveautés réglementaires qui attendent compétiteurs et entraîneurs pour cette nouvelle saison.

« L’arbitrage français se porte bien ». Responsable de la commission nationale d’arbitrage (CNA), Bruno Verfaillie ne cache pas sa satisfaction, née autant de la saison écoulée que de celle qui s’annonce. « Nous recensons 1682 arbitres au total dont six arbitres mondiaux, une dizaine de continentaux et près de quatre cents nationaux. 31 % d’entre eux sont des jeunes arbitres (entre quatorze et dix-huit ans NDLR). Un tiers sont des féminines et le pourcentage monte même à plus de 50 % chez nos arbitres jeunes ! Cette féminisation est l’une des belles réussites de notre école d’arbitrage. » Arbitre nationale A en kata et combat, Laura Sauldois, du club Tansei Karaté Ensisheim (Haut-Rhin), analyse cette évolution à travers deux prismes : « J’ai l’impression que comme la pratique se féminise, cela se répercute sur le nombre de jeunes filles tentées par l’arbitrage. L’autre raison, mais qui ne repose que sur ma propre expérience, tient à un accompagnement à la fois bienveillant et constructif avec, notamment, des recommandations systématiques de nos évaluateurs après chaque compétition. »

Taux de réussite exceptionnel

Si la saison post-covid avait vu les effectifs chuter d’une cinquantaine d’unités, la saison dernière a spectaculairement redressé la barre. Explications. « Durant les deux confinements, nous avons maintenu une formation en distanciel, organisée de manière très régulière, une période de préparation approfondie qui porte ses fruits aujourd’hui puisque nous avons répertorié, la saison dernière, cent-quarante-quatre candidats au titre d’arbitre national ! Un nombre record qui nous a obligés à organiser sept sessions d’examen. Et le taux de réussite fut exceptionnel : 83 % ! » explique Bruno Verfaillie. Un élan très positif qui devrait perdurer cette saison puisque le responsable de la CNA table d’ores et déjà sur cent vingt à cent trente candidats.

Dans cette dynamique positive, le parcours de détection et de formation tient depuis plusieurs années une place essentielle. « Tout karatéka peut débuter l’arbitrage à partir de douze ans. Notre volonté est de l’accompagner et de donner du sens au parcours suivi dans cette filière, avec la possibilité de devenir arbitre national à partir de dix-huit ans révolus, d’être deuxième dan et d’avoir le titre d’arbitre régional A. Nous avons d’ailleurs de magnifiques exemples de cette filière, comme Jérémy Sutera Sardo, qui a gravi tous les échelons pour devenir arbitre international en 2017 et juge mondial en 2020. »

Un dispositif dont est également issue Laura Sauldois, vingt-huit ans. « J’ai commencé l’arbitrage à treize ans. J’étais compétitrice et le président de mon club nous avait poussés à nous lancer pour mieux comprendre les erreurs à éviter, et enrichir notre vision du karaté. J’ai suivi la formation de jeune arbitre avec, à la clé, une participation à une Coupe de France jeunes combat lorsque j’avais seize ans et à une Coupe de France jeunes kata à mes dix-sept ans. Il n’y avait pas de titre officiel au bout mais un diplôme qui valorisait le fait d’avoir arbitré chaque événement après un long parcours sélectif. Je suis restée dans ce monde car j’ai besoin de défis et l’arbitrage me permet d’évoluer sans cesse avec des titres à aller chercher. C’est attrayant. »

Privilégier l’attaque

Des arbitres qui, pour beaucoup, assisteront aux stages régionaux organisés pour une majorité ce week-end. L’occasion de découvrir et de s’approprier les nouveautés du règlement arbitral sur lesquelles revient justement Jérémy Sutera Sardo, secrétaire de la CNA. « La philosophie générale de ces changements ? Donner de la clarté, privilégier l’attaque et la fluidité du combat. Concrètement cela passe d’abord par la clarification du rôle de l’arbitre et du juge. Il y a désormais une séparation nette des missions de chacun : à l’arbitre de réguler les incivilités (sorties de tapis, accrochages, etc.), au juge de chercher et donner les points. Ensuite, on passe de deux catégories de pénalités à une, qui les regroupera toutes. Cette modification a été décidée afin que la lecture du tableau de score soit plus intelligible pour le public. Au niveau de la fluidité du combat, il a été décidé de privilégier les avertissements informels plutôt que les pénalités lors des accrochages (wakarette) ou des incitations à combattre (tsuzukite). L’idée est, encore une fois, de rendre le combat moins haché et de réduire le poids des points obtenus par pénalité dans la recherche de la victoire. »

Une évolution arbitrale dont Bruno Verfaillie précise les contours. « Il y a quatre ans, le président de la fédération a initié la mise en place d’un groupe de travail sur le règlement arbitral. L’idée ? Donner davantage de place au jeu. Après des mois d’échanges, la rédaction d’une quinzaine de propositions a eu lieu pendant la période covid. Ces recommandations ont été soumises à des entraîneurs puis donné lieu à des essais dans certains clubs. Finalement six de ces propositions ont été définitivement retenues. Le président les alors présentées à la WKF, la fédération mondiale et, le 1er janvier, le nouveau règlement international avait retenu 80 % de ces recommandations ! Un nouveau règlement auquel nous nous adaptons au niveau national. » La seule spécificité tricolore ? « Le maintien du enshosen », ajoute Jérémy Sutera Sardo.

Vidéo pédagogique

Des modifications réglementaires que Renaud Bataille, arbitre national A kata et combat et licencié au CST Karaté (Savoie), va découvrir d’ici peu, lors du stage de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes. « Ces stages constituent un vrai point de repère pour nous puisqu’ils permettent une formation continue et constructive », explique ce karatéka de quarante-et-un ans venu à l’arbitrage pour garder un pied dans la compétition. Des nouveautés qu’il devra ensuite partager lors du stage départemental organisé le 21 octobre à Chambéry. « J’aime beaucoup utiliser les outils numériques et audiovisuels, notamment ceux produits par la CNA, explique celui qui est aussi responsable départemental d’arbitrage depuis trois ans. Parce qu’ils sont adaptés à notre époque – on peut y revenir en permanence grâce à nos smartphones – et qu’ils donnent à voir des exemples concrets, en action. »

« Cet été, la CNA a monté une vidéo, divisée en plusieurs séquences précises de situation de combats que nous avons présentée il y a quinze jours aux responsables régionaux, explique Bruno Verfaillie. Cette vidéo, d’ailleurs, sera publiée bientôt sur le site fédéral. » Un nouveau règlement qui va réjouir les attaquants. Hajime !

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