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Championnats de France Combat Seniors 2022 : magnifique reprise !

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Ce n’était pas un an, ce n’était pas deux ans, mais bien trois ans pleins que la pandémie avait volé à cette génération d’athlètes seniors. Un an, entre avril 2019, le dernier championnat de France seniors organisé, et avril 2020, le premier annulé, au pic de la première vague. Un an encore, entre avril 2020 et avril 2021, second championnat de France seniors annulé lors de la troisième vague épidémique. Un an enfin pour arriver à ce mois d’avril 2022, qui consacrait la reprise tant attendue, la remise à l’eau du vaisseau amiral de la compétition nationale et, avec lui, sur le plan symbolique, du karaté français dans son ensemble.

« On a pu sentir beaucoup d’engouement, d’envie de bien faire, mais aussi sans doute pas mal de stress, un petit manque de repères. C’était un championnat important en soi, bien sûr, et décisif pour les sélections à venir. Certains sont au rendez-vous et ont confirmé, d’autres ne sont pas là et c’est une déception. On constate néanmoins que dans la plupart des cas, cela profite à des combattants jeunes et c’est toujours bon pour l’avenir », analysait le directeur des Équipes de France Yann Baillon.

Les légers font rêver

Au chapitre des confirmations plaisantes pour les amateurs de karaté comme pour l’encadrement national, il y a la belle bataille que se livrent en -60kg les jeunes Ahmed-El-Amine Hellal (CSM Eaubonne), champion de France espoirs en avril dernier, et Rayyan Meziane (CSM Puteaux), champion de France juniors 2019 devant lui, et déjà finaliste de la coupe de France seniors cette année derrière Enzo Berthon. « Ils se tirent la bourre depuis les catégories jeunes, il y a de l’orgueil et du potentiel. Dans cette catégorie en reconstruction chez les seniors, c’est une bonne nouvelle de les voir s’affirmer », se félicite Yann Baillon. Si le premier pouvait s’enorgueillir d’avoir sorti en demi le « briscard » Johan Lopes, ancien vice champion d’Europe, d’une dernière attaque décisive sur le gong, c’est le second, Rayyan Meziane, qui emportait le morceau à la fin, sur le score de 2-1.

Dans le même registre des confirmations alléchantes, en -67kg, celle de Younesse Salmi (Gonesse Karaté Club) qui n’en finit plus de briller dans la catégorie de Steven Da Costa, absent pour cause de convalescence après une opération à l’œil. Aussi spectaculaire et vif sur le tapis qu’il est discret et calme en dehors, le jeune champion de France se disait « heureux et fier » d’avoir emporté ce premier titre, éludant les questions sur son éventuelle opposition à venir avec le jeune patron du karaté français avec une sagesse qui l’honore et sent déjà l’intelligence du champion à venir. Il prend les choses « combat après combat », sans se projeter, mais on devine qu’il a une idée derrière la tête, et on peut d’ores et déjà se délecter d’avance de leurs confrontations directes à venir ! En attendant, c’est Pierre Lavaud (AS Evry Karaté) qui s’y collait en finale, après avoir sorti notamment l’un des outsiders de la catégorie, Damien De Barros, en demie. Il s’inclinait par 4-2, arrachant par deux fois une attaque simultanée à Younesse Salmi.

Toute aussi excitante pour l’avenir, la formidable réussite d’Enzo Berthon (Spartan Kombats Sports) en -75kg. Un combattant que l’on avait suivi comme un espoir en -60kg, où il avait même été sélectionné lors des derniers championnats du monde seniors… et que l’on retrouve vainqueur de la catégorie des -75kg, reléguant l’ancien titulaire de l’équipe de France Kilian Cizo, battu 2-1 en demi-finale, et dominant sur le même score Thanh-Liêm Lê, deuxième finaliste pour l’AS Evry Karaté, lequel avait sorti au tour précédent un autre outsider attendu, Ryan Gari. « Monter de deux catégories de poids, tout le monde peut le faire, mais emporter le championnat de France ensuite, c’est plus rare, appréciait Yann Baillon. Enzo Berthon avait fait un très bon championnat du monde, il confirme que l’on peut encore compter sur lui dans cette catégorie. Quant à Thanh-Liêm Lê, c’est un excellent karatéka qui peut encore progresser tactiquement. Il nous montre que nous avons eu raison de le réintégrer dans le collectif. La catégorie est très ouverte. »

Les catégories masculines étaient conclues en beauté par ce que l’on peut appeler le « classico » désormais, l’opposition à un niveau international en -84kg de Jessie Da Costa (US Mont-Saint-Martin Karaté) contre Kenji Grillon (AAS Sarcelles Karaté), emporté cette fois – revanche de l’Open de Paris — par Kenji Grillon grâce à un mawashi jambe arrière à la tête, obtenu à la vidéo, et qui fit un peu parler dans les tribunes. Poursuivi par l’impétueux frangin Da Costa qui l’obligeait même à se jeter hors du tapis, l’expérimenté champion du monde 2012 contrôlait la suite du combat pour un nouveau titre, renouant le fil avec l’année 2019 où il avait dominé le championnat de France et la Coupe de France.

Enfin, en lourds, alors que le titulaire des derniers championnats du monde Faadel Boussag se faisait surprendre au premier tour et que le Guadeloupéen du Budokan Thiais Hendrick Confiac sortait Ilyes Klouz et Dnylson Jacquet, c’est finalement Medhi Filali (US Mont-Saint-artin Karaté) qui signait un beau retour en sortant une compétition impeccable. Le vice champion du monde espoirs 2019 dominait d’un point en demi l’ancien titulaire en équipe de France Salim Bendiab – qui revient à trente-et-un ans « plus mûr » suite à ses opérations des genoux – avant de maîtriser sans trop de difficulté Hendrick Confiac en finale, lequel était lessivé mentalement par son quart dantesque contre Dnylson Jacquet, battu six points à quatre.

Les juniors n’ont pas le temps d’attendre

C’est sans doute du côté des féminines que l’on pouvait aller chercher les « déceptions » les plus marquantes identifiées par le directeur des équipes de France Yann Baillon. Si, en effet, Niswa Ahmed (Budokan Thiais), championne du monde espoirs 2019, se montrait très dominatrice en -50kg, honorant ainsi sa sélection au dernier championnats du monde seniors, la médaillée mondiale Alizée Agier ne sortait pas du piège de cette reprise nationale en -68kg. En -55kg, on attendait la confrontation des deux finalistes du championnat de France espoirs Assma Charif et Tylla Levacher, mais la première était dominée par Manon Martinez (CSM Eaubonne) – qu’elle reprenait pourtant dans les dernières secondes à quatre partout, mais se faisait marquer l’ultime point sur le gong – et la seconde subissait la dynamique très efficace sur ce championnat d’Amel Souidi (Karaté Club Rehon), une junior du Grand Est victorieuse de la coupe en novembre dernier, qui allait chercher le point décisif dans les dernières secondes, un schéma qu’elle rééditait en finale face à Manon Martinez. « Je suis venue ici dans l’idée de m’exprimer, d’aller chercher les points nécessaires sans trop me poser de questions. J’ai seize ans et ce dont je rêve, c’est d’aller faire le championnat d’Europe juniors. »

En -61kg, déception pour Jennifer Zameto qui ne parvenait pas à prendre sa chance dans son demi-tableau, d’où sortait finalement une « revenante » de bientôt… trente-huit ans (son anniversaire, c’est le 18 avril), l’étonnante Lolita Dona (Budokan Thiais), championne du monde 2012 et déjà titulaire en équipe de France il y a presque vingt ans de cela. « Je ne suis pas surpris ! Je la connais bien, je l’ai longtemps entraîné en équipe de France, c’est un mental incroyable, elle maîtrise parfaitement son karaté et si elle s’inscrit, ce n’est pas pour faire deux tours. Elle était là pour gagner », appréciait Yann Baillon. Elle fit son maximum en effet pour l’emporter en finale sur Laura Sivert (Sauvegarde Besançon), la titulaire actuelle en équipe de France, qui gagnait de deux points après avoir sorti Léa Avazeri par cinq à zéro.

Qui pour profiter du faux pas d’Alizée Agier en -68kg ? Pas Melinda Marmot qui la domine au sanshu (3-3), et qui finit sur le podium, ni celle qui la bat en demi-finale, Julie Haon, mais Natanaële Flamand (AS Évry Karaté), finaliste du championnat de France espoirs – décidément le bon tremplin pour ce championnat de France seniors – derrière Thalya Sombe… qu’elle parvenait à battre d’un petit point en demi-finale avant de dominer tranquillement sa finale contre Julie Haon (Team FKA Marseille). « La demie contre Thalya, c’était le combat le plus important pour moi, car nous sommes de la même génération. J’avais mis en place une tactique avec mon entraîneur et ça a marché. Je suis juste heureuse d’avoir gagné ce titre national. La pandémie a été longue et c’était un peu un sentiment d’injustice, toutes ces années pendant lesquelles nous n’avons pas eu l’occasion de combattre. J’ai vingt ans et je suis championne de France seniors, alors j’ai l’impression d’avoir regagné un peu de ce temps perdu. »

En +68kg, Nancy Garcia (Club Arlésien Karaté Do), titulaire en équipe de France, faisait ce qu’il fallait pour prendre ce titre, mais elle était un peu secouée en finale par la bourrasque Margot L’Hyver (Samouraï 2000 Le Mans), elle aussi championne de France espoirs 2022, mais qui n’est encore que… junior première année. À seize ans, la combattante sarthoise n’a pas froid aux yeux. Alors que Nancy Garcia semblait dominer tranquillement dans la première minute, elle finissait le combat sur un 6-5 un peu crispant pour son clan. On reparlera bientôt de L’Hyver.

Par équipes : l’entente SMS Karaté – AS Évry couronnée !

La journée de dimanche consacrée aux équipes présentait un plateau finalement un peu moins fourni que les inscriptions le laissaient présager, la faute peut-être à un premier tour de présidentielles et à quelques blessures pénalisantes.

Chez les féminines, Sarcelles n’eut pas de mal à prolonger son bail, avec dans ses rangs un « calibre » du niveau de l’Ukrainienne Anzhelika Terluyga, ancienne championne d’Europe -55kg et vice-championne olympique, qui épaulait l’internationale algérienne Lamya Matoub et la championne du monde Alizée Agier. Malgré Margot L’Hyver, en finale, le Samouraï 2000 Le Mans sortait en deux combats, sur un seize points à zéro intimidant.

Surprise en revanche chez les garçons, où l’absence du Mont-Saint-Martin des frères Da Costa offrait le champ libre à l’armada de Sarcelles. Mais après avoir sorti le Samouraï 2000 de Dnylson Jacquet (dominé 2-5 par Salim Bendiab), le club nord-francilien allait tomber sur un os du sud (de la région parisienne), l’entente sportive SMS Karaté – AS Évry, emmenée par Faadel Boussag et Thanh-Liêm Lê. Boussag prenait le premier point au sanshu contre l’international colombien Ruben Henao, Selim Bendiab remettait Sarcelles à égalité, Kenji Grillon et Ryan Gari se contentant ensuite d’un nul, laissant la responsabilité à Kilian Cizo de conclure… Mais c’était contre Thanh-Liêm Lê, l’homme en forme, qui allait proposer un dernier combat magnifique à tous les amateurs présents. Tout se déclenchait dans la dernière minute, avec un premier point important pris par Kilian Cizo, qui aurait même pu se contenter du nul. C’était bien parti pour Sarcelles. Mais Thanh-Liêm Lê revenait, puis finissait par prendre un point d’avance dans les trente dernières secondes. Sous la pression de son adversaire, il offrait alors un final ébouriffant : mawashi-geri à six secondes de la fin pour deux points de plus et un ushiro-mawashi en rotation pour trois points ! Et Cizo marquait à son tour en ura-mawashi à la dernière seconde… mais c’était bien l’équipe de SMS Karaté – AS Évry qui passait à la faveur de cette victoire finale et emportait ce championnat de France par équipes masculines 2022. Du nouveau pour cette reprise.

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