
Éric Benhamou « Stages, décentralisation et pratique féminine »
Coordonnateur de la commission nationale de Krav-Maga, Éric Benhamou participera en tant qu’expert fédéral à un stage national à Dinard (Ille-et-Vilaine) à la fin du mois. L’occasion de revenir avec ce septième dan sur un événement toujours apprécié des licenciés. Mais aussi de dresser un premier bilan d’étape d’une saison 2021-2022 aux prémices positives pour la discipline.
Le 22 janvier prochain vous serez à Dinard pour le troisième stage fédéral. Quel bilan faîtes-vous des deux premiers ?
Un excellent bilan. Le premier a eu lieu le 13 novembre dernier à Montpellier (Hérault) en présence de Mohamed Moussaoui, 6e dan et responsable des grades en Occitanie pour la discipline, et moi-même. Il y avait près de cent cinquante participants ! Le second, qui s’est tenu le 5 décembre à Strasbourg avec Claude Pouget, et Alain Formaggio, tous les deux 7e dan, a également réuni quatre-vingt-dix personnes. C’est assez clair : l’engouement est là.
Comment l’expliquez-vous ?
Assez simplement. Avec la période d’inactivité connue par les licenciés la majorité de la saison dernière, l’envie de repratiquer, dans des conditions quasi-normales pourrait-on dire, était très intense. Puis, il y a aussi les atouts intrinsèques d’un stage : découvrir de nouvelles techniques, une autre pédagogie, pratiquer avec des partenaires autres que ceux que l’on côtoie la semaine au club. Bref, de l’échange et de l’enrichissement.
Du côté du groupe d’experts, nous essayons de faire du « sur-mesure », en fonction des attentes des stagiaires. Ainsi, les deux séances quotidiennes portent généralement l’une sur la partie technique, avec ateliers et démonstrations avec armes (bâton, couteau), l’autre sur la préparation à la compétition.

Le krav-maga a pris également l’habitude faire venir des experts israéliens…
Tout à fait. À ce sujet, je peux annoncer aux licenciés deux stages dans les prochains mois : le premier se tiendra le 19 février au gymnase de la Plaine à Paris, dans le XVe arrondissement. Il s’agit d’un expert de tout premier ordre : Ran Nakash, commandant en chef et instructeur en chef de la division d’instruction de krav-maga des forces de défense israéliennes.
Le second aura lieu le 23 avril au Palais des Sports Pierre de Coubertin (Paris, XVIe arrondissement) en présence de Ron Rotem. Cet expert reconnu fut notamment responsable de l’entraînement des surveillants de prison en Israël. Il est également connu pour être un très fin connaisseur du krav-maga, de son histoire, de ses styles et de son évolution. Deux moments très enrichissants en perspective pour les futurs participants.
Quel bilan faites-vous, plus globalement, de ce début de saison ?
Comme tous les sports d’intérieur et de contact, nous avons, bien entendu, souffert de cette pandémie et de ses conséquences. C’est une reprise en douceur que connaît le krav-maga français. Mais elle est bien là !
Pour cette année transitoire dirais-je, nous avons décidé de miser sur trois piliers : une relance de l’activité via les stages et l’organisation de championnats de France techniques le 2 avril et combat le 3 avril prochains à Deauville, d’abord. La volonté de toucher l’ensemble du territoire avec l’organisation d’événements décentralisés. Comme avec les stages puisque nous avons organisé cela respectivement en Occitanie, dans le Grand-Est ou prochainement en Bretagne. Le championnat de France aura lieu, lui, en Normandie. Enfin, nous mettons l’accent sur la pratique féminine.
Les femmes sont déjà une part non négligeable de nos pratiquants. Mais nous devons faire plus et faire mieux. En insistant sur les qualités propres à notre discipline : vouloir se défendre de manière simple, efficace et très concrète. Le krav-maga possède cette qualité d’être facile à mémoriser. Il faut jouer sur nos atouts.