

Les premiers Championnats d’Europe de Wushu Taolu en ligne : La France brille
Après plus de six ans d’absence aux Championnats d’Europe de Wushu, la France revient en force. Le 1er Championnat d’Europe spécial de Wushu en ligne a vu la participation de 24 athlètes français, qui se sont démarqués avec des résultats plus que prometteurs pour l’avenir du Wushu français.
26 pays, 500 participants et 25 juges ont participé du 25 mai au 4 juin à ces Premiers Championnats spéciaux en ligne. Cette compétition a été initiée par l’EWUF (European Wushu and Kungfu Federation) suite au report des Championnats d’Europe de Wushu, prévus initialement en avril à Moscou (Russie). Ces Championnats en ligne ont été une alternative face aux mesures édictées par les gouvernements en cette période de pandémie. Au vue de ces contraintes, seule la forme taolu (composée de 20 catégories) a été autorisée, la forme sanda, de combat ne pouvant pas respecter les consignes de sécurité et de distanciation sociale.
Pour participer à ce Championnat virtuel, chaque athlète a délimité un terrain de 6 mètres sur 3 mètres au lieu de 14 mètres sur 8 mètres, puis s’est filmé en déroulant une performance de trente à quarante secondes et non pas d’une minute et vingt secondes comme il est d’usage en taolu. Ces vidéos ont ensuite été visionnées par les juges, réunis en visio-conférence, et attribuant une note à chaque athlète. Les vidéos et les résultats étaient ensuite diffusés en ligne.
Malgré la déception de ne pouvoir fouler le sol de la Russie et de participer à une compétition dans ses conditions habituelles, le Championnat a remporté l’unanimité des athlètes, leur permettant à tous de démontrer leur valeur. En effet, sous la coordination des entraîneurs nationaux, Hou Lin et Maxime Frankinet, ainsi qu’avec l’aide de leurs entraîneurs de clubs et grâce à leur détermination, nos athlètes français n’ont pas démérité et ont récolté au total 9 médailles d’or, 13 médailles d’argent, et 12 médailles de bronze. Casey Calaber (Xingyi Quan), Loan Drouard (Gun Shu), Juliette Vauchez (Qiang Shu), Shen Marty (Nan Dao) et Léandre Wichmann (Taiji Jian) ont obtenu le titre de champion d’Europe. Yann Nguyen et Rubis Nguyen, athlètes au Centre Kungfu Wushu Techniques Douces, sous la direction de Philippe Nguyen, ont quant à eux, eu la prouesse d’obtenir par deux fois ce titre de champion d’Europe avec une double médaille d’or dans les catégories Taiji Quan et Taiji Jian. Ces beaux résultats classent la France en deuxième position au compteur de médailles, derrière la Russie et devant la Suisse.
On ne pouvait rêver meilleur retour de la France sur la scène européenne
Ces Championnats, uniques en leur genre ont permis à nos athlètes de vivre une expérience à la fois inédite et riche en anecdotes. En effet, leur performance a dû être réalisée près de chez eux, avec des paysages et arrières plans propres à chacun, ainsi que des conditions qui n’étaient pas toujours optimales : le terrain s’est avéré glissant pour certains, l’heure parfois trop chaude pour pratiquer ; des conditions qui étaient donc pour le moins inhabituelles comme nous l’explique Mona Guba : « Ça change vraiment des compétions habituelles, car les deux aspects « physique » et « critère de réussite » n’existent plus. Si on rate, on a juste à recommencer la vidéo. En revanche, d’autres critères inhabituels entrent en jeu : la météo, les critères de vidéo, l’endroit où l’on filme, les autres gens qui font du bruit ».
En plus de ces critères inhabituels, il ne faut pas oublier le confinement qui, comme nous le confie Casey Calaber, obligé pour sa part à s’entraîner dans sa chambre, a apporté lui aussi sa part de problèmes : « À chaque entraînement avec mon père qui est mon entraîneur, on déménageait mon lit ainsi qu’un meuble dans le couloir, pour que je puisse avoir un peu plus d’espace pour m’entraîner. La surface de pratique était de 2,50 mètres sur 3 mètres à peu près au lieu de 14 mètres sur 8 mètres. Il fallait faire attention et être très précis pendant l’entraînement, pour ne pas me cogner violemment la tête contre les murs ou sur le reste des meubles. Il fallait contrôler en permanence la précision de mes gestes et de mes armes. Ensuite nous devions tout remettre en ordre. »
Riches de cette expérience, les athlètes français aspirent encore à s’améliorer :
« Une médaille en championnat ne reflète pas la vraie valeur du pratiquant, restons humble et gardons la tête froide car il y a encore énormément de travail à fournir. Les arts martiaux sont le travail de toute une vie. » (Casey Calaber)