

Stéphanie Bel Lahsen Duperret, approche ciselée
Professeure et technicienne réputée depuis ses débuts dans le Doubs jusqu’au club qu’elle dirige dans le Val-de-Marne, spécialiste en préparation mentale, Stéphanie Bel Lahsen Duperret a rejoint le staff national en décembre dernier. Neuf mois… et un premier bilan sur sa vision du haut niveau, sur une jeune génération qu’elle accompagne et sur l’ambition d’un staff qui cultive exigence et ouverture.
Elle a commencé le karaté « tard », à l’âge de quinze ans, à Besançon, après des années de danse. Mais très vite, Stéphanie Duperret – mariée à l’ancien champion du monde par équipes combat Rida Bel Lahsen en 2007 – s’impose discipline et autonomie. « J’ai quitté mon club rapidement, je me suis entraînée seule, tout en cherchant des expertises ici et là. Et puis des athlètes m’ont suivie, ce qui m’a amenée à ouvrir un club, à l’âge de vingt ans. » Parmi ces jeunes, un certain Ayoub Neghliz, arrivé d’Algérie à onze ans… Si sa carrière s’est arrêtée au niveau national, elle a surtout dû rapidement faire un choix. « Être entraîneur ou athlète… J’ai basculé vers l’entraînement car vraiment, cela me passionnait. » Diplômes en poche, elle entre à l’INSEP en 2003, coordonne le pôle France kata, avant de poursuivre une carrière de professeur de sport, même si le carcan va vite être un peu trop étroit pour elle. À Fontenay-sous-Bois, elle fonde un club qui deviendra une petite pépinière. En parallèle, elle multiplie les expériences à l’international : Luxembourg (2014-2017), Maroc (2017-2019), Hong Kong (2018-2019), Belgique (2023-2024)… Autant de terrains d’apprentissage, de contextes différents, de cultures de performance contrastées. « Chaque système possède ses forces et ses faiblesses. À Hong Kong, tout est optimisé, scientifique, mais il n’y a pas de masse d’athlètes. Au Maroc, c’est l’inverse : un volume énorme, une envie de travailler immense, mais moins de structures. À chaque fois, il faut comprendre l’environnement et en tirer le meilleur. »
Par Olivier Remy / Sen No Sen
Photo Denis Boulanger