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Formation para-karaté : faciliter l’accès à la pratique

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Organisée au CREPS de Châtenay-Malabry il y a quelques jours, la première session annuelle dédiée au para-karaté a suscité beaucoup d’engouement.

« Je venais chercher des clés, des méthodes, des conseils. C’est exactement ce que j’ai trouvé. » Présent parmi les dix-huit stagiaires de cette première session de formation, Lilian Payen, quarante-quatre ans, premier dan, et professeur dédié au para-karaté au sein du Karaté Bushido Ken Blésois dans le Loir-et-Cher revient sur les raisons qui l’ont poussé à venir se former. « Je suis handicapé moteur et déficient auditif. Ma compagne, également karatéka, est malentendante, tout comme l’un de mes autres élèves. Les deux dernières années, un licencié souffrait de troubles du spectre de l’autisme. Je suis donc dans un écosystème où le handicap est présent. Or, je me retrouvais parfois démuni à la fois en termes d’interaction, de pédagogie, et de compréhension de certains handicaps et de leurs caractéristiques. Du coup, j’ai profité d’être en situation de transition au niveau professionnel pour faire cette formation. »

Montée en compétences
Une session placée en début de saison et dont Rafik Heddid, directeur de la formation et de l’emploi au sein de la fédération, explique la structure et la genèse. « Cette formation s’inscrit dans la volonté fédérale de développement du para-karaté avec des compétitions, la labellisation des clubs, à trois niveaux, et d’autres événements spécifiques au para-karaté. L’idée ? Permettre ou faciliter la pratique du karaté pour tous. Pour atteindre cet objectif, cette formation est essentielle puisqu’elle permet de répondre à une demande de montée en compétences des professeurs en lien avec le public en situation de handicap. Concrètement, une première session a été initiée la saison dernière. Ce fut une franche réussite puisqu’elle fut complète très rapidement. Vers mai-juin 2024, nous avons eu des demandes pour à la fois renouveler l’expérience, mais aussi organiser une session hors Île-de-France. Des demandes que nous avons entendues puisqu’une session aura lieu les 21 et 22 décembre prochains au CNE de Castelnau-le-Lez. »
« Nous avons d’abord choisi de limiter le nombre à vingt stagiaires maximum (Ils étaient dix-huit à la formation mi-octobre ? NDLR) afin d’avoir une dynamique pédagogique optimale. Le format, ensuite : douze heures de formation, sur une journée et demie, avec un aspect théorique où sont présentés les différents types de handicap que le karaté peut prendre en charge, et un aspect pratique avec des exercices concrets : en fauteuil roulant (handicap moteur) ou avec des bandeaux sur les yeux (handicap visuel). Enfin, nous avons souhaité proposer cette formation à coût réduit, à soixante euros, afin qu’un maximum de professeurs puisse la suivre.

©FFK


Partage d’expériences
Présente à Châtenay-Malabry, Noémie Pierre, vingt-deux ans, deuxième dan et professeur au sein du Sonkei Karaté Club de Rouvroy en Belgique, est revenue dans sa structure plus riche de connaissances et d’exercices. « J’ai ouvert mon club en septembre 2023. Depuis la rentrée, j’ai créé une section para avec quatre créneaux qui compte déjà vingt membres : cela va du handicap mental sévère à l’hémiplégie et de la cécité aux troubles du comportement. Grâce à cette formation, j’ai pu en savoir plus sur des exercices à mettre en place par exemple pour des personnes aveugles. J’ai ainsi appris à être plus pointilleuse, plus précise dans mes consignes et dans la description d’un mouvement que je ne l’étais. Je retiens également de ce week-end la richesse et l’intérêt de pouvoir échanger avec les autres professeurs : comment gèrent-ils tel type de comportement ou handicap ? Le partage d’expérience fut pour moi extrêmement intéressant et instructif. »

Qualité des intervenants
Lilian Payen évoque lui « la qualité de pédagogique des intervenants. La présentation de Manon Lambert m’a beaucoup plu, car elle fut simple, enrichissante et, surtout, on ressent sa passion ! J’ai notamment été heureux d’en apprendre davantage sur les caractéristiques des troubles autistiques et de la trisomie. Pour les premiers, je me sens désormais mieux armé pour réussir à communiquer avec eux. »
Enthousiastes, les deux stagiaires y vont de leurs propositions afin d’améliorer, encore, une formation qui apporte visiblement des réponses claires. Ainsi, Noémie Pierre soumet l’idée « d’échanger avec les membres de l’équipe de France de para-karaté. Savoir comment ils ont appris la discipline pourrait en effet être intéressant ». De son côté, Lilian Payen a en tête « une partie pratique qui se déroulerait en présence d’un public handicapé, même si je me doute que cela peut s’avérer compliqué au niveau logistique. » Des retours d’expérience constructifs vis-à-vis d’une formation qui contribue déjà clairement au développement du para-karaté dans nos clubs.

© Sen No Sen

Retrouvez la prochaine formation continue Para Karaté (session 2) les 21 et 22 décembre 2024 au Centre National d’Entraînement FFK (CNE) à Castelnau-le-Lez (34). Vous pouvez dès à présent vous inscrire.

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