
Shindokai – Gilles Richard « Un style qui fête sa majorité »
Septième dan fédéral et fondateur de la discipline, Gilles Richard, brevet d’État 2e degré, évoque avec passion ce style et sa 32e coupe de France, ce week-end, à Nice.
Une discipline à part entière
« Créé en 2006, le shindokai est un style de karaté contact. Issu du kyokushinkai, il se caractérise par sa variété puisqu’on y trouve trois aspects complémentaires : le shindokai martial (en dogi avec percussions, saisies, projection, clés et étranglements), le shindokai soumission (temps de travail de trente secondes au sol au lieu de cinq secondes en shindokai partial) et le shindokai boxing (uniquement bas de dogi, gants de boxe mais avec percussions, saisies, clés et projections). C’est ce que j’appelle avec humour le triathlon des arts martiaux. Actuellement, nous comptons au sein de la fédération vingt-deux clubs pour environ mille licenciés. Pas si mal pour un style qui fête sa majorité cette année (sourire) ! Les places fortes du shindokai ? Nice, Lille, Toulouse, Nîmes et les Antilles. »
Éthique
« Actuellement, le combat libre a le vent en poupes chez les jeunes. Il ne faut pas se voiler la face. Du coup, quel est notre atout face à cette concurrence qui selon moi sera durable ? L’éthique ! Le karaté contact dont le shindokai, du fait de son statut martial, possède ce formidable avantage par rapport au MMA, avec l’apprentissage d’un code d’honneur, d’un rituel (comme le salut) ou d’une pratique codifiée (comme les katas). Cette dimension morale et philosophique doit être un argument très fort auprès des parents. La pratique sportive, c’est aussi et peut-être avant tout de l’éducation. »
Record battu
« Ce week-end, nous avons dépassé les trois cents inscrits, dont treize Lituaniens et sept combattants de l’île de Saint-Martin dans les Antilles françaises. Nous avons dépassé les chiffres d’avant-covid, même si je dois concéder que j’ai un regret avec l’absence de combattants iraniens – qui auraient dû être huit, marocains, tunisiens et même sri-lankais. En effet, des problèmes de visa ont malheureusement empêché leur venue. Ce sera la prochaine étape, afin de continuer de grandir et de prendre une dimension mondiale. »