Karaté Mix : l’adhésion au rendez-vous
C’est au centre national d’entraînement de Castelnau-le-Lez que le karaté mix s’était donné rendez-vous, ce week-end, pour un premier stage national mais aussi un examen national d’arbitrage. Deux événements sur la même logique : poursuivre la dynamique et élargir le public. Et visiblement, le message passe bien.
Ils étaient présents parmi la soixantaine de participants au stage de deux heures dirigé par l’expert fédéral Jérôme Charles, samedi matin. Et autant le dire clairement, Andgelina Grolleau et Lilian Muepu sont revenus de cet événement gonflés à bloc. « J’ai découvert le karaté mix ce week-end, explique tout de go la première, licenciée au SLO Karaté Saint-Lys (Haute-Garonne). Avec mon professeur, nous avons identifié ce stage sur le calendrier fédéral et nous avons tout simplement décidé de venir, par curiosité. Pour un moment presque trop court ! En effet, la pédagogie de Jérôme Charles, la compréhension de l’importance de l’explosivité et de l’amplitude des gestes… l’expérience fut enthousiasmante. À tel point que nous allons faire une petite vidéo avec mon professeur pour travailler tout au long de l’année, avec les autres pratiquants du club, sur ce que nous avons vu samedi. »
« Simplicité et réalisme »
Le second, licencié au sein de l’école karaté de Saint-Jean-de-Védas (Hérault), était lui aussi en quête de découverte. « J’ai entendu parler du karaté mix cet été. Après avoir regardé quelques vidéos sur Youtube, j’ai décidé de venir découvrir cette discipline. Prendre la température en quelque sorte, d’autant que j’étais à domicile ou presque (sourire). Eh bien… je me suis régalé ! L’intervenant a été très clair, très didactique. J’ai pu pratiquer pour la première fois une discipline qui offre, de mon point de vue, une grande liberté – avec le travail au sol en particulier – et des impacts plus forts que ceux que je connais. J’ai tellement apprécié que j’aimerais participer à la coupe de France les 9 et 10 décembre à Villebon, mais également passer mon diplôme dans cette spécialité pour pouvoir ouvrir une section la saison prochaine. ». Un enthousiasme qui ravit forcément Jérôme Charles. « J’avais décidé de construire ma séance en fonction d’observations sur les dernières compétitions. Si le niveau s’élève chaque année, certains combattants cherchent la frappe pour la frappe, perdant de vue une chose essentielle, basique : la simplicité. Mon intervention porta donc sur comment construire son schéma d’attaque pour un combat. Mon message samedi fut le suivant : soyez simple et réaliste dans la construction d’une combinaison ou d’un enchaînement. A posteriori, je suis heureux parce que j’ai eu face à moi un public dynamique, motivé et demandeur. »
Karaté mix élite
Le week-end s’est poursuivi par une formation théorique d’arbitrage puis un examen national en fin d’après-midi. Lors de la première, furent abordées les principales nouveautés du règlement. Cédric Courty, membre de la commission nationale de karaté mix chargé de l’arbitrage, précise : « La plus importante est sans doute la création d’une troisième catégorie, après le karaté mix light et le karaté mix, le karaté mix élite. Elle se singularise par la suppression du port du casque et l’autorisation de coups au corps, avec les membres supérieurs et en station debout, lorsque l’adversaire est au sol. Cette catégorie karaté mix élite ne concernera que les seniors et ne sera présente que lors des événements nationaux. Quant aux compétiteurs qui s’inscriront dans cette catégorie, ils le resteront toute la saison. L’autre principale évolution concerne le règlement cadets et juniors : il n’y aura plus de coups portés au corps mais uniquement des touches. Un karaté light au plein sens du terme. » Des explications, avant l’examen. « Nous avons eu dix-sept candidats, poursuit Cédric Courty. Nous avons choisi de faire un QCM de soixante questions avec quinze secondes pour répondre à chacune d’entre elles. L’examen pratique, lui, aura lieu sur au moins deux des trois événements de la discipline : la coupe de France en décembre, les championnats de France les 17 et 18 février 2024 au Dojo de Paris puis l’Open de France le 13 avril au Grand Dôme de Villebon. »
Lever les doutes
Candidat, Quentin Cartier, premier dan de l’École Multiboxe Muroise (Rhône), salue l’initiative prise par les organisateurs de mettre en place trois ateliers pratiques le dimanche. « On était dans le vif du sujet ! Cela m’a permis de monter en compétences sur le comptage des points et les pénalités. Pourquoi devenir arbitre ? Simplement l’envie de rendre à ma discipline. » Élodie Caby, quatrième dan de full-contact licenciée à Aniche Arts Martiaux Academy (Nord), a souhaité « un peu comme un défi sur soi-même », ajouter une corde à son arc. « Je suis déjà arbitre national full-contact, karaté contact et interdisciplines. Avec une section karaté mix d’une quinzaine de pratiquants et qui croît rapidement, il me paraissait intéressant de devenir également arbitre dans cette discipline. »
Une formation visiblement très utile. « Elle m’aura servi à lever des doutes sur des points précis : qu’est ce qui est autorisé pour chaque catégorie d’âge ? Ou lors du travail au sol ? Un petit regret toutefois : le peu de présence féminine puisque nous n’étions que deux femmes sur ce stage. » Un nouvel axe de développement.
