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Au rendez-vous du shotokai

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Les 25 et 26 mars derniers, le shotokai français se retrouvait à Castelnau-le-Lez pour un séminaire national. Retour sur un moment qui fit l’unanimité.

« L’accueil de Thierry Masci, le cadre, avec un dojo magnifique, la diversité des participants et la complémentarité des intervenants ont fait de ce stage une vraie réussite. » Ceinture noire premier dan au USA Latécoère section karaté (Haute-Garonne), Valentin Richouyron résume bien le sentiment partagé par la soixantaine de stagiaires présents au centre national d’entraînement de Castelnau-le-Lez. Gérald Lefèbvre, président de France Shotokai Karaté Do et organisateur de ce stage se montrait tout de même, de son côté, un peu frustré : « Nous avions plus de soixante inscrits. Mais la grève des trains et la pénurie de carburants dans certaines régions ont conduit certains à renoncer au déplacement. » Dommage, tant le plaisir, la découverte et l’échange se mêlèrent durant ces deux jours intenses.

« Irimi »

Un stage qui fut tout d’abord l’occasion de mettre en lumière le concept d’irimi, fondamental dans la philosophie de la discipline. Irimi ? « Littéralement, c’est le fait d’entrer dans le corps adverse, le transpercer pour l’empêcher de développer toute forme d’attaque, explique Damien Bert, cinquième dan et professeur du Bushido Kaï Charette (Isère). Concrètement, l’idée directrice est d’anticiper l’attaque de son adversaire et de la tuer dans l’œuf en lançant soi-même une attaque. L’irimi se rapproche ainsi d’une autre notion fondamentale des arts martiaux japonais : sen no sen ou attaque dans l’attaque. »
Une notion d’anticipation que le professeur isérois proposa lors d’une de ses deux interventions : « J’ai fait travailler le groupe pour que les stagiaires retiennent des choses, en tant que Tori et en tant que Uke : comprendre qu’une bonne anticipation passe par un état de détente intellectuelle, et que, si l’on est crispé, on se focalise d’abord sur soi et ses propres perceptions, ce qui rend la possibilité de sentir l’autre beaucoup plus difficile. Être sincère dans l’attaque initiale aussi pour que le contre soit lui aussi engagé. »
Philippe Martinez cinquième dan et professeur au Dojo Unionais, en Haute-Garonne, est intervenu lui aussi sur cette thématique. Il prolonge la réflexion : « je prends souvent comme référence une vague : celle-ci ne s’arrête jamais net. Elle reflue mais elle est constamment en mouvement. Pour le travail d’anticipation que j’ai proposé, j’ai dit aux participants qu’ils devaient avoir un regard panoramique et en surplomb de l’attaque de leur adversaire, avec un relâchement des épaules, des omoplates et une respiration continue. »

Sortir du formalisme

Venu de Paris, Arnaud Hemery, du Karaté Club Paris Pelleport, met en lumière une autre intervention. « J’ai beaucoup apprécié le travail sur cibles mobiles de Nicolas Moulin, car c’était très original. Un exercice concret ? Il annonçait une couleur puis nous devions immédiatement réaliser un enchaînement de trois coups d’affilée. Pour complexifier, il donnait le nom d’une couleur mais nous devions réaliser notre enchainement sur la couleur opposée ! Un travail à la fois ludique et excellent pour la réactivité. » Ce titulaire du DAF qui retient également « le fait d’avoir été choisi pour animer l’échauffement collectif du dimanche. Une surprise que j’ai pris comme un honneur durant ce stage où j’ai été impressionné par l’implication et la curiosité de tous les pratiquants ».
Le travail de Nicolas Moulin est également salué par Philippe Martinez : « très pédagogique et bien amené » note le professeur du club de L’Union, une ville au nord-est de Toulouse.
Cinquième dan et enseignant au sein du Oi Kaze Kan à Valence (Drôme), Nicolas Moulin justement, explique sa démarche. « J’ai proposé des éducatifs avec des cibles bleues et rouges dans le but de travailler sa disponibilité, physique et mentale et sa précision. Mon souhait fut de proposer un travail plus instinctif afin de sortir un peu du formalisme (sourire). Si cela a plu, alors j’en suis ravi. »
Un professeur qui revient également enrichi de nouvelles réflexions. « Ce stage ouvert à tous niveaux et à tous les âges – il y avait des karatékas de quinze à soixante-dix ans – m’a permis de me questionner sur mon enseignement, et de continuer ma réflexion autour d’une conviction de plus en plus claire : mon enseignement doit passer par une prise en compte de ce que recherche chaque génération que j’ai en face de moi. » Un stage dont tout le monde, aussi bien participants qu’intervenants, est reparti plus riche. Objectif atteint.

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