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Yann Baillon « Se montrer à la hauteur »

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À quelques jours du début des championnats d’Europe jeunes (3-5 février), le directeur des Équipes de France se montre confiant envers les trente-neuf cadets, juniors et espoirs qui défendront les couleurs françaises à Larnaca (Chypre). Il sait pouvoir compter sur un collectif à l’écoute pour s’adapter aux nouvelles tendances internationales. 

Quel regard portez-vous sur cette sélection ?

Même s’il est toujours compliqué de parler d’expérience chez les jeunes, il est intéressant de noter que nous avons de nombreux éléments qui se maintiennent dans l’équipe, après être parvenus à confirmer leurs précédentes médailles internationales par des parcours solides lors des étapes de sélection. Je pense notamment aux cadets masculins et aux espoirs féminines, qui vont faire partie des fers de lance de cette équipe de France. Il y a également eu des surprises, avec des athlètes qui ont su saisir leur chance en s’imposant lors des épreuves couperets. Avant et après les fêtes, nous avons pu rassembler tout ce petit monde en stage, et j’ai pu constater une belle cohésion, qui doit servir sur place pour aller chercher le plus grand nombre de podiums. Dans la droite ligne des derniers championnats d’Europe et du monde où, à défaut de décrocher beaucoup de titres, nous avons multiplié les récompenses, validant notre choix de miser dans un premier temps sur la quantité.

C’est-à-dire ?

Lors des mondiaux seniors de Madrid en 2018, nous avons certes remporté deux titres (Steven Da Costa en -67kg et l’équipe combat féminine, NDLR) pour nous hisser troisième nation derrière le Japon et l’Iran, mais ce sont les deux seules médailles que nous avons obtenues. Je préfère de loin faire le plein de médailles, pour figurer en haut du classement des nations qui en obtiennent un maximum à chaque sortie, et démontrer au passage la vitalité de notre vivier d’athlètes. Après, bien sûr, si l’on peut aligner de nombreux podiums avec une plus forte proportion de premières places, je ne dis évidemment pas non ! Il nous manque encore cette qualité pour convertir plus fréquemment le bronze et l’argent en or. Pour y remédier, nous avons focalisé notre méthode d’entraînement sur les critères internationaux du moment.

Quels sont-ils ?

Le point commun entre les meilleures nations repose sur un cadre restrictif et un karaté moins étoffé mais très précis, tournant beaucoup autour des techniques avec le bras avant. De notre côté, nos athlètes développent beaucoup de qualités diverses, possèdent un spectre technique élargi, mais se perdent fréquemment dans le combat. Nous avons donc décidé d’insister lors de nos rassemblements nationaux sur cette rigueur et cette maîtrise technique, tous en laissant les clubs continuer leur remarquable travail individualisé et centré sur les qualités de chacun. J’en profite pour remercier tous les entraîneurs qui ont adhéré à cette vision, et avec qui nous renforçons sans cesse le lien pour mettre les athlètes dans les meilleures dispositions.

Qu’attendez-vous des trente-neuf engagés ?

Championnat après championnat, le message reste le même : vous avez l’honneur de vous présenter sur un grand rendez-vous avec le coq sur la poitrine, à vous de tout donner pour vous montrer à la hauteur de cette chance qui vous est proposée. La sélection en elle-même ne doit pas constituer une finalité, et je rappelle toujours que tout ce qui est pris n’est plus à prendre. Il faut se lâcher pour espérer aller loin, en dépassant l’enjeu ou le stress. Comme s’il ne s’agissait que d’un championnat départemental ou régional en fait ! Si l’on se fie aux statistiques des derniers grands championnats, nous nous apercevons d’ailleurs que beaucoup cèdent en quarts ou en demi-finale. Il y a donc un travail de désacralisation de la place en finale à mener. C’est un équilibre fin à trouver puisque, a contrario, notre taux de réussite en petite finale est de 100% aux championnats du monde jeunes de Konya en 2022, comme lors des derniers championnats d’Europe seniors. Être les meilleurs au pied du mur est certes une spécialité française, mais cela prouve que nous répondons bien présent au niveau mental. Cet état d’esprit de guerrier sur le tapis, nous y sommes très attachés et nous insistons donc continuellement dessus. En parallèle, je suis agréablement surpris de voir que de plus en plus de clubs mettent en place des cellules de préparation mentale pour leurs athlètes, afin que ces derniers apprennent dès leur plus jeune âge à parfaitement se connaître. C’est assurément l’une des clés de nos réussites futures.

Propos recueillis par Antoine Frandeboeuf / Sen No Sen

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