
Paris Open Karaté 2023 : cinq clubs en approche
Tansei Karaté Ensisheim (Haut-Rhin)
La clé en tête
Ne rien laisser au hasard. À l’écouter, c’est une décision prise tôt dans sa jeune carrière par Jordane Foulon, unique athlète du Tansei Karaté en lice ce week-end. « Depuis plusieurs mois, une sophrologue m’accompagne à l’heure d’aborder les moments décisifs de la saison, pose en préambule la Haut-Rhinoise engagée en -68kg. Ces dernières semaines comme depuis le début de cette collaboration, notre travail s’est particulièrement axé sur l’approche de la compétition, de manière à réduire mon stress excessif pour augmenter ma confiance en mes capacités. » Une prise d’initiative payante, comme en témoignent ses derniers championnats de France espoirs et universitaires, avec une place sur le podium à chaque fois.
Des références suffisamment solides pour aborder le rendez-vous parisien sereinement ? « Dans la forme, je m’appuie sur la même préparation physique et mentale qu’à mon habitude. Pas question de changer ma routine à quelques jours de l’Open, même si j’ai conscience que, dans le fond, l’enjeu et la découverte de ce niveau de compétition modifieront inconsciemment certains paramètres, poursuit la jeune femme, qui troquera son habituelle place parmi les favorites chez les jeunes pour le statut d’outsider le temps de quelques combats seniors. « Cette première approche sera l’occasion de se jauger face à la future concurrence, dans une salle relativement familière, appuie le directeur technique du club Cédric Seiller, pour lequel ce Paris Open constituera un nouveau cap après une dizaine d’années auprès de sa protégée. En attendant, rien de sorcier au programme de ces derniers jours, simplement du travail sur la variation des attaques et la mise en valeur de ses qualités. Nous voulons surtout qu’elle s’exprime ».
Club Sportif et de Loisirs de la Gendarmerie de Maisons-Alfort (Val-de-Marne)
Un travail d’équipe
De son côté, c’est en habitué que Souleymane Diop, le professeur du CSLG de Maisons-Alfort, se présentera à Coubertin ce vendredi matin. Et l’ancien entraîneur des frères Adil et Mehdi Lakhlifi, ainsi que de la triple championne de France Aurore Bourçois, a opté pour un travail en équipe, malgré deux profils de combattants aux antipodes. « Cet Open représente une grande première pour Martin Li (-75kg), qui l’aborde sans préparation spécifique. Il arrive en récompense de sa finale aux championnats du Val-de-Marne, et se consacrera à la prise d’expérience et de confiance en lui. Iman Hassouni (-61kg), elle, combattait déjà ici en 2016, sous les couleurs de l’équipe de France, et compte bien montrer qu’elle reste présente. » Pour sa première compétition de cette envergure depuis trois ans, la combattante de vingt-cinq ans n’a pas lésiné sur la préparation. « Pour arriver dans des conditions optimales, j’ai entamé une grosse séquence physique il y a quatre mois. Au cours des dernières semaines, nous avons basculé sur des séances techniques, particulièrement courtes mais intenses ces derniers jours, avec un accent placé sur la précision de mes coups. Logiquement, à quelques heures de l’échéance, on privilégie largement la qualité à la quantité pour ne pas se « cramer ». » Avant d’entrer dans l’arène, « en n’ayant rien à perdre, ni à prouver », Iman Hassouni tient aussi à mettre son expérience au service du collectif. « Montrer l’exemple est aussi mon rôle, notamment dans ces derniers instants avant de combattre. Le travail en amont, Martin l’a réalisé. Maintenant, j’essaie de lui transmettre quelques astuces, et surtout un maximum de confiance pour aborder l’Open dans les meilleures conditions. »
Sporting International Karaté Paris (Paris)
Se jauger et bien lancer l’année
Du haut de son demi-siècle d’existence, le mythique club de la rue Daguerre ne sait que trop bien que « janvier » ne rime qu’avec « Paris Open Karaté ». Cette année, ce sont douze participants qui vont perpétuer la fidélité du SIK au rendez-vous de Coubertin. Un effectif plein de fraîcheur et de jeunesse préparé avec « sérieux, vigueur et enthousiasme » comme le synthétise le directeur technique Serge Chouraqui, le sourire aux lèvres à l’idée de participer à ce week-end « moteur pour la suite de la saison, qui permet de s’étalonner avec la concurrence nationale et internationale ». Pas d’obligation de résultats, mais de vraies attentes tout de même à écouter Stéphane Walch, sur la chaise des combats durant les trois jours de compétition. « Depuis la coupe de France seniors de mi-novembre, nous avons mis en place un travail spécifique pour certains en vue de cette échéance, et au regard de la bonne préparation effectuée, il n’y a pas de raison que ça ne nous sourit pas. » À commencer pour Chloé Tavernier (+68kg), qui fera office de grande sœur du haut de ses vingt-cinq ans et de son expérience de l’international, à l’instar d’Antoine Pinardin (-84kg), qui a trouvé le temps de s’entraîner en Écosse, en parallèle de son doctorat, pour se présenter Porte de Saint-Cloud avec des arguments à faire valoir. Du côté des techniciens, la médaille d’argent de l’équipe féminine en 2022 est encore dans toutes les têtes, et Kichoth Nithiyananthan, à la fois coach et engagé dans le tableau masculin, assure que la triplette, troisième de la dernière coupe de France, aura à cœur de prouver à nouveau leur valeur. « En individuel, en l’absence de Louisa Borch, nous allons tous essayé de passer de nouveaux caps, dans une épreuve qui nous fait tous rêver et dont on doit puiser le maximum d’expérience du fait du plateau de choix. »
Team FKA (Bouche-du-Rhône)
Un duo prêt à en découdre
Que le public se rassure, l’accent chantant sera bien audible dans les travées du stade Pierre-de-Coubertin. Si le FKA se présentera finalement en effectif réduit avec Léa Avazeri (-61kg) et Siffedine Bakraoui (-75kg), les objectifs sont bien précis dans la tête de Jean-Marc Avazeri. « Avant de penser au résultat final, il faut avant tout mettre la priorité sur la prise de plaisir, et s’efforcer de tout donner pour ne surtout rien regretter. Pour Siffedine, qui a repris le karaté la saison dernière, nous sommes encore dans la mise en place pour ajuster ce qui doit encore l’être, tandis que Léa sait que cet Open constitue une étape importante puisque dans le parcours de sélection pour les prochains championnats d’Europe. Elle fait partie des filles à « abattre », mais c’est le jeu de combattre à domicile et elle s’avance sereine et sûre de sa force. » Victorieuse l’an passé, la jeune femme de vingt-quatre ans ne s’encombre effectivement pas de pression inutile avant son entrée en lice samedi. « Cette médaille d’or de 2022 ne change rien dans mon approche de cette nouvelle édition, et j’essaie de ne pas y penser. Ma préparation n’a pas changé, et j’espère avoir d’aussi bonnes sensations qu’en Grèce le week-end dernier, même si j’ai rapidement été éliminée. » Une détermination partagée avec son camarade de club, parvenu au troisième tour l’an dernier et pragmatique à la veille de sa compétition. « Je suis déterminé à faire le moins possible d’erreurs pour avancer au maximum dans mon tableau. Si ça passe tant mieux, sinon, on continuera de s’entraîner pour revenir encore plus fort. »
AAS Sarcelles (Val-d’Oise)
Ambitions et sérénité
Comme à son habitude, le club du Val-d’Oise visera des médailles ce week-end à Paris. Vingt engagés en combat, avec notamment Alizée Agier et Nancy Garcia qui ont rejoint le groupe cette saison, lequel comptera sur sa jeunesse évidemment (à l’exception des sélectionnés pour les championnats d’Europe jeunes dont Tylla Levacher, NDLR), mais aussi sur l’expérience des Marvin Garin et autre Mickaël Serfati, sur le retour d’un Kilian Cizo, alors que deux combattants marocains représenteront également les couleurs jaune et bleu. « Nous attendons des médailles, voire des victoires, sachant que le niveau sera plus élevé que l’an passé, pose Daniel De Barros, le directeur technique. Ce Paris Open, après la coupure de décembre, est la compétition de relance du début d’année, importante notamment pour se situer en vue des championnats de France kata et combat début mars. Ce week-end, l’enjeu pour tous les combattants sera surtout de ne pas se faire piéger par le nouveau règlement d’arbitrage, où les sanctions peuvent tomber très vite. Nous les avons sensibilisés, mais il va être nécessaire d’y être confronté en situation réelle… On part un peu dans l’inconnu de ce point de vue. » Habituée aux podiums avec ses combattants, l’AAS Sarcelles, qui a mis un solide groupe kata en place depuis deux ans sous la responsabilité d’Ahmed Zemouri et Geoffroy Monin, attend aussi de voir briller ses techniciens, au nombre de six sur ce Paris Open. « Cela nous permet désormais d’être club élite en combat et en kata, relève Daniel De Barros. J’en avais envie depuis longtemps. Bien qu’il ne soit ni Série A ni K1, notre Paris Open est aussi un rendez-vous important pour la cohésion, pour le collectif et pour continuer à entretenir l’émulation entre les techniciens kata et les combattants ». Si Daniel De Barros ne devrait pas coacher ce week-end, il y aura tout de même du très solide sur la chaise pour le club du Val-d’Oise avec Kenji Grillon, Lamya Matoub, Amin Bouazza, Franck Chantalou, Rida Bel Lahsen et Stéphanie Bel Lahsen-Duperret.