
Le karaté mix, « une discipline qui plaît »
Le karaté mix français se réunissait dimanche 20 novembre à Paris. Au programme : technique, arbitrage et règlement. Un succès massif.
On la voit de loin dans la foule au travail ce dimanche sur le tapis du dojo Awazu à Paris. Chloé Noriega, présidente du Martial Octopus à Besançon, est en effet grande et élancée, un corps fait pour le « pied-poing » … et un troisième cycle de conservatoire de piano. Elle a pourtant choisi, dans l’esprit éclectique d’un club qui compte huit enseignants formés, de s’essayer à l’esprit du « mix », ce qui n’est pas allé de soi au départ. « J’avais un peu d’appréhension du contact, je dois le reconnaître. J’ai insisté au club sur les enjeux d’hygiène notamment, mais maintenant c’est derrière moi et j’assume le corps-à-corps sans difficulté. C’est une discipline noble et complexe qui enrichit énormément l’expérience que l’on peut avoir du full contact d’où je viens, et dans lequel je suis 2e dan. Ce qui est particulièrement intéressant dans un stage comme celui-là, c’est qu’il s’avère extrêmement exigeant, car les partenaires que l’on croise sont tous spécialistes dans un aspect ou un autre. C’est passionnant. »

L’animateur de la journée, Jérôme Charles, trente-cinq ans ne la désavouera pas, lui qui est exemple vivant de ce phénomène, cumulant à lui seul toutes les expertises requises pour l’aventure du « mix ». Pratiquant de kyokushin, de kempo, ceinture noire de jiujitsu brésilien… Il a de qui tenir d’ailleurs, puisqu’il est formé largement par son propre père, un pionnier de cet état d’esprit avec un championnat du monde de jiujitsu brésilien à son actif et une médaille de bronze mondiale en sambo. Une double carrière militaire pour les Charles et une filiation « expert » qui amène le fils à être instructeur TIOR ( Techniques d’Intervention Opérationnelle Rapprochée) et CTOM (Combat Total Opération Marine). Des différences subtiles liées notamment aux espaces confinés des interventions sur des bateaux que ce Mozart du combat maîtrise parfaitement. Mais alors, pourquoi un tel professionnel s’intéresse-t-il au combat multi-arts martiaux, et en particulier à l’expérience du karaté mix ? La réponse coule de source. « De mon point de vue, c’est l’approche parfaite pour comprendre la biomécanique en jeu pour immobiliser et contraindre. Par ailleurs, c’est un espace d’échange et d’apprentissage mutuel. Je prends beaucoup de plaisir ici. Car sans plaisir, il n’y a rien. »

Il n’est manifestement pas le seul à le penser, car le dojo Awazu est plein comme un œuf. Des combattants des deux sexes et de tous les âges, manifestement venus d’horizons assez divers, comme les tenues variées indiquant ici une « valence » en JJB ou grappling, là en karaté « tradi » ou contact, les plus nombreux. Ce que l’on vient chercher sur une telle journée ? Des réponses techniques aux questions que l’on se pose, mais aussi la confirmation des règlements. On vient aussi aiguiser sa formation d’arbitre et de coach.
« C’est une discipline qui plaît », assure Jérôme Charles, qui annonce la mise en place de deux cages pour les futures compétitions. « On vous attend tous, quel que soit votre âge et votre discipline. » Le message est déjà manifestement bien passé.
Ce samedi 26 novembre, au Centre National d’Entraînement de Castelnau-le-lez, c’est la star des réseaux GregMMA elle-même qui assurera le prochain stage. À ne pas manquer.