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10 mai 2017

France minimes, un chpt avec enjeux !

KaratéCompétitions

Le week-end des samedi 6 et dimanche 7 mai derniers, la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées organisait le championnat de France combat Minimes à Sélestat (Bas-Rhin). Une catégorie d’âge intéressante et à surveiller, puisqu’elle est la dernière avant de passer aux catégories internationales…

© Frédéric Dupont / FFKDA

Samedi matin, 8h, le Centre Sportif Intercommunal de Sélestat voit les premiers compétiteurs du week-end se présenter. Dans la salle Germain Spatz, les arbitres se réunissent pour leur briefing, tandis que les premières catégories se présentent aux contrôles. Ce championnat de France, dédié aux minimes, est lourd d’enjeux puisque cette catégorie d’âge est la porte d’entrée des catégories internationales, et que le championnat du Monde jeunes arrive à grands pas (25-29 octobre 2017 / Tenerife (Espagne)).

Les minimes, une catégorie à surveiller

Franck Bisson, entraîneur national des équipes de France jeunes, nous explique la raison de sa présence lors de cette compétition.

© Frédéric Dupont / FFKDA
© Frédéric Dupont / FFKDA

Pourquoi est-ce important que le staff tricolore soit présent sur des compétitions minimes ?
« C’est important d’être présent sur ce type de compétitions afin de repérer des sportifs avec certains critères simples, qui sont les fondamentaux du combattant, et que nous avons défini en amont avec l’ensemble du staff tricolore. De nos observations est établie une liste d’athlètes minimes, première comme deuxième année. L’idée à long terme est d’avoir un vivier de sportifs déjà reconnus, pour anticiper les collectifs à venir. Les minimes d’aujourd’hui sont la génération 2024, et même si nous priorisons les jeux Olympiques de Tokyo 2020, ça reste important de surveiller ces jeunes-là. On pense déjà à l’avenir, et on s’y prépare dès à présent ! Cela nous permettra de ne pas être dans l’urgence pour préparer un collectif seniors jeune, et cette détection anticipée permet de les préparer et d’observer leur évolution à travers les différentes catégories d’âge. »

Qu’avez-vous pensé du niveau général de la compétition ?
« J’ai trouvé le niveau technique très bon ! J’ai pu observer une très grande variété technique. Des actions de poings, jambes, des balayages concrétisés, des actions en un ou deux temps, de l’attaque, de la défense et de la contre-attaque… C’était très complet. On a pu voir ce qu’on observe habituellement dans les catégories d’âge supérieures. C’est pour cela qu’il ne faut pas les lâcher et commencer à travailler avec eux le plus tôt possible ! »

Quels moyens allez-vous mettre en place pour travailler avec ce public ?
« La volonté du staff tricolore est de mettre en place des actions à destination des minimes, tels que des stages ou des regroupements, et ce tout au long de la saison à venir. Cela leur permettrait de se préparer pour leurs compétitions, et de notre côté, cela nous donnerait la possibilité de préparer un collectif jeune. »

Avez-vous déjà des noms en tête ?
« Oui, nous avons commencé à nous déplacer sur les compétitions minimes dès le début de la saison, notamment sur l’Open Adidas (5 et 6 novembre), la coupe de France (20 novembre), l’Open national jeunes d’Orléans (25 et 26 mars), et le championnat de France de ce week-end. A ce jour on a repéré une cinquantaine d’athlètes qui remplissent nos critères. On se rapprochera d’eux en temps voulu afin de les mobiliser pour un éventuel stage, qui pourrait être commun avec celui de la préparation au tournoi de qualification Olympique pour les jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018. Si ça se réalise, ils auraient alors l’opportunité de voir ce que donne un entraînement en sélection nationale ! 

La dernière phase d’observation de la saison, pour les minimes, aura lieu lors des coupes de zones, les 10 et 11 juin prochains. Nous savons que certains minimes y participeront, et nous allons éventuellement nous rapprocher d’autres, que nous avons repéré au cours de la saison, afin qu’ils y participent également, et qu’on puisse les voir se réaliser. »

Ce qu’en pensent les principaux intéressés

Nous sommes allés à la rencontre des deux jeunes sportifs et de leurs coaches, afin de recueillir leurs ressentis à l’issue de leur compétition, et leurs objectifs pour l’avenir.

Article - Championnat de France combat Minimes - Bilan - Frédéric Dupont (1)
© DR / FFKDA

Tanina BALI / (-35kg)
Âge : 12 ans et demi
Début en karaté : 4 ans
Ceinture : bleue-marron
Club : Budokan Karaté Orléans
Technique favorite : kizami

Coach : Kamal Kebsi


Tanina Bali est une jeune compétitrice qui a déjà un palmarès à en faire rougir plus d’un. Classée « troisième au championnat de France 2016 et à la coupe de France zone nord 2016, elle fait également une place de trois à l’Open Adidas cette année » confie son coach Kamal Kebsi. Ses premières foulées sur les tatamis de compétition datent de 2012, et depuis elle ne les a plus les quitter. « Je fais de la compétition car j’aime vraiment ça, et parce que viser une place est toujours une bonne chose ! » explique la jeune athlète.

Ce samedi, Tanina termine 5ème, à l’issue d’un parcours la menant jusqu’en demi-finale, puis passant par la phase de repêchages. Une déception, que cache difficilement la jeune sportive. « C’est difficile. Les sentiments sont partagés. Quand je gagne mes combats je suis contente, mais lorsque je perds, évidemment je suis déçue. Lorsque j’apprends que je vais aux repêchages, j’essaie de me dire que c’est pour mieux repartir… Et puis finalement, ce n’est pas passé… Mais je vais revenir en force pour l’année prochaine, vous pourrez compter sur moi ! »

© Frédéric Dupont / FFKDA
© Frédéric Dupont / FFKDA

Un mental de gagnante que confirme son coach, « Tanina a faim de victoires ! Aujourd’hui elle a perdue, demain ce sera sûrement une victoire » sourit-il, et d’ajouter « elle n’a pas pu se préparer comme elle le souhaitait, car elle avait une élongation à la cuisse. Malgré ça, elle termine 5ème, ce n’est pas décourageant ! »

Et lorsqu’on lui demande quelles sont ses ambitions pour le futur, c’est avec entrain qu’elle répond « être championne de France, et puis plus grande, championne du Monde ! Ah et passer ma ceinture noire dès que je le pourrai ! » Le monde du karaté n’a qu’à bien se tenir, la génération future est sur le pied de guerre.

 

 

© DR / FFKDA

Jérémie Feillet / (+65kg)
Âge : 14 ans
Début en karaté : 6 ans
Ceinture : Noire
Club : Saint Michel Sports Karaté
Technique favorite : ura-mawashi en contre

Coach : Eric Lamère


Déjà très mûr pour son âge, Jérémie Feillet, champion de France minime +65kg, a lui aussi un palmarès conséquent, et ce même à l’international. Il est « vainqueur de l’Open Adidas, de la coupe de France, et du championnat de France cette année, il se classe également second à l’Open de Liège ainsi qu’à l’Open d’Amsterdam, et ce dans la catégorie cadet », expose son coach Eric Lamère.

© Frédéric Dupont / FFKDA
© Frédéric Dupont / FFKDA

L’envie de faire de la compétition, Jérémie l’a depuis l’âge de 7 ans. « J’aime le challenge et être en compétition avec les autres », admet-il souriant. Pour se préparer à l’enjeu national du week-end, le jeune athlète confie avoir réalisé des compétitions de préparation. « On se prépare tout au long de la saison, on regarde nos défauts pour se corriger et pour mettre le travail en place en vue de la compétition. » Aujourd’hui, Jérémie prend l’or, à l’issue d’une compétition parfaitement gérée. « J’ai bien pris mes appuis lors du premier combat, j’ai pu me régler, ce qui est important pour débuter une compétition. Ensuite, la machine s’est mise en route au fur et à mesure des tours. L’essentiel est de s’isoler, ne penser à rien et bien se concentrer » nous explique-t-il avec une maturité impressionnante.

Une maturité expliquée par les objectifs du jeune athlète, qui souhaite « aller le plus haut possible, et donner le maximum, pour entrer en équipe de France l’année prochaine », mais aussi par l’attitude de son coach qui explique qu’après « chaque compétition, gagnée ou non, on repart à zéro. Il y a un temps pour faire la fête, mais ensuite on se remobilise dès le lendemain ! Ils n’ont que 14 ans, ils sont encore jeunes, sourit-il, il faut qu’ils restent réguliers et qu’ils comprennent qu’une victoire aujourd’hui peut être un échec le lendemain, et vice-versa. »

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