Des promesses pour le kata tricolore
La Coupe de France kata en décembre dernier avait déjà donné quelques indices sur les jeunes (minimes, cadets, juniors) à suivre dans les années à venir. Le Championnat de France à Toulouse ce week-end a confirmé dans la majorité des cas ces tendances fortes. En Seniors, Sandy Scordo s’est adjugé le titre face à sa principale rivale, Alexandra Feracci, tandis qu’Enzo Montarello, en l’absence de Minh Dack, s’est offert sa première, et certainement pas la dernière, couronne nationale en seniors. Retour sur une compétition au niveau dense, annonciatrice de belles promesses pour le kata tricolore.
Reçus cinq sur six.
Léa Pons, Romain Poisson, Louise Frieh, Laëtitia Feracci et Sorey Morassi, ces cinq jeunes techniciens ont réalisé le doublé Coupe/Championnat lors de cette saison 2014/2015. Une régularité pas toujours évidente à acquérir à leur âge, même si certains ont déjà une petite expérience internationale à leur actif.
La jeune protégée de Sandy Scordo, Léa Pons, petite sœur de Théo (médaillé de bronze cadet à Lisbonne en 2014), remporte la mise en finale (4/1) face à Wanda Dupebe . Lauryn Polge et Lou-Ann Bahl complètent le podium. Romain Poisson, coaché par les sœurs Buil, a également fait forte impression samedi à Toulouse. Le jeune normand, au “gabarit intéressant fera partie, comme d’autres, des jeunes à suivre la saison prochaine” explique l’entraîneur national, Ayoub Neghliz. Nicolas Valente Silva, deuxième, Mathis Vende et Florian Nabucet, troisièmes, sont aussi médaillés.
Lors de sa première sélection en février dernier à Zurich avec l’Equipe de France, Louise Frieh était apparue timorée. Dans la ville rose, à l’instar de sa victoire à Carpentier, qui lui avait ouvert les portes de la sélection nationale, la jeune alsacienne a fait preuve de plus d’autorité. Elle remporte le titre national contre sa compatriote régionale Elise Garcia, qui s’était elle-même classée au troisième rang en décembre. Les troisièmes places reviennent cette fois à Léa Salomon et Alanis Duverney.
En Masculin, Micky Mrozek, le représentant français en Suisse n’a pas pu confirmer, s’inclinant en 1/4 de finale face au futur finaliste, Vincent Preux. Il se classe malgré tout troisième laissant le titre à Franck NGoan. L’essonnien, petit-frère de Kewin, dispose de Thibault Colas en demi-finale (4/1), avant de battre son partenaire de club, Preux, sur le score de 5/0 en finale. Alexandre Prachant monte sur le podium.
5/0, c’est le score infligé par Laëtitia Feracci à toutes ses adversaires durant ce championnat de France junior à Toulouse. La corse, au pied du podium à Zurich malgré un beau parcours, a confirmé ce week-end sa suprématie nationale. Elle bat notamment Perrine Mortreux (3ème) en demi-finale, avant de glaner ce nouveau titre national contre Lila Bui. Feracci, après ses victoires en cadettes (2013 et 2014), remporte son troisième championnat de France d’affilée. Elisa Pepin, du Fontenay Karate Shotokan complète le podium.
Médaillé de bronze européen, Sorey Morassi, qui fête aujourd’hui ses 18 ans, ne pourra pas prétendre à la place de titulaire dans cette catégorie à Jakarta. Pourtant, le jeune de la Ligue TBO, n’a lui non plus pas fait dans le détail samedi, ne concédant qu’un drapeau sur les cinq tours disputés. Comme à Carpentier à la fin 2014, Morassi remporte le titre face à Loïck Tranier, son partenaire de l’Equipe de France. Le régional Gaëtan Vialles et le néo-calédonien David Simard sont en Bronze.
“Avec Louis Lacoste, nous avons vu des profils intéressants chez les jeunes, avec de belles confirmations. Les Championnats du Monde à Jakarta étant encore très éloignés, on ne peut pas encore se prononcer, car beaucoup peuvent encore progresser et la forme de ce week-end ne sera peut-être pas la même dans 6 mois. Dans certaines catégories nous sommes encore légers pour viser les médailles à l’international, alors que dans d’autres nous disposons de plusieurs options … dans les deux cas il faudra trancher. Les stages de préparation et les compétitions de sélection seront importantes en ce sens.” explique Ayoub Neghliz.
Scordo : “Intéressant pour Bakou”
En difficulté lors de ses dernières sorties internationales, Sandy Scordo a relevé la tête à Toulouse montrant qu’elle est bien la numéro 1 en France. “Dans la configuration de la compétition, ce championnat de France était idéal. Mes trois premiers tours se sont déroulés normalement, puis la demi-finale a eu lieu 3/4 d’heure après, et la finale environ 1h30 après la demie. C’est un peu ce format “fil rouge” que j’aurai aux Jeux Européens, donc c’était intéressant dans cette perspective.” analyse la double vice-championne du Monde. “J’ai aussi essayé d’avoir un certain détachement par rapport à la compétition, en étant concentrée mais en ayant assez de recul, chose que je n’ai pas su faire à Istanbul“. explique Scordo. “Lors du dernier stage national, j’ai travaillé sur le double aspect rythme/technique afin de garder cet entrain sans “bouffer” mes techniques. Ca a bien fonctionné à Toulouse et je vais essayer de continuer dans ce sens jusqu’à Bakou, car il y a encore du travail.”
Sandy Scordo a glané ce week-end son cinquième titre de championne de France senior, le dixième de sa carrière, toutes catégories d’âge confondues. Alexandra Feracci, qui avait remporté le titre en 2011 et 2013, monte sur la seconde marche du podium, complété par la jeune espoir Pauline Bouchet et la sociétaire du SIK, Marine Le Borgne.
Montarello, premier sacre
En l’absence de Minh Dack en stage au Japon, Enzo Montarello ne s’est pas fait prier pour remporter son premier titre de Champion de France Senior. Sur la lancée de sa victoire aux Championnats d’Europe espoirs et de sa médaille de bronze par équipe à Istanbul, le marseillais a une nouvelle fois convaincu. Dans la Ligue Midi-Pyrénées, Montarello avait pourtant un tableau délicat qui se profilait : Monin, NGoan, Martorana et Zemouri. Mais cela n’a pas arrêté le technicien qui a également battu en finale William Geoffray (5/0). Ses deux camarades en équipe, Lucas Jeannot et Ahmed Zemouri, remportent le bronze.
Equipes : Annecy et Villepinte dominent
Les quatre équipes victorieuses à Paris lors de la Coupe de France, ont également remporté le Championnat dimanche à Toulouse. Les sœurs Bui, Lila et Marie, et Claire Gandit se sont imposées avec le “Annecy Dojo Karaté” lors de l’épreuve féminine senior, face au Samouraï 83 de Maëlys Jeannot. Dans l’épreuve homme, le KCVO, du trio Jeannot-Monin-Zemouri parvient aussi à faire le doublé coupe/championnat en gagnant en finale face au SIK. Chez les cadets/juniors, les titres reviennent au Fontenay Karate Shotokan de Manon Spennato et au Mabushi Veigne Karaté de Maël Rakotoson.
M. Cousinié : “Donner une belle image du karaté”
Le vice-Président de la Ligue Midi-Pyrénées tire un bilan positif de ces Championnats de France Kata organisés à Toulouse.
“Je pense que toutes les ligues connaissent le même schéma quand la fédération nous fait l’honneur d’organiser un championnat majeur. La préparation commence quasiment dès le feux vert fédéral et s’intensifie les 3 derniers mois, jusqu’au stress total, absolu, la dernière semaine. Le groupe de préparation était assez restreint, mais à la mise en œuvre, ce sont près de 50 bénévoles qui ont répondu présents et n’ont pas compté leurs efforts afin d’honorer la confiance que nous avait accordé le président Francis Didier. Les marques de sympathie, les remerciements, et les réactions nous indiquent à priori que ces championnats ont laissé une bonne impression. Il s’agissait là de notre principal objectif. Donner une belle image du karaté, et une bonne image de la Ligue Midi Pyrénées était notre but. Organiser une compétition, c’est un peu comme assister à son mariage : on est tellement préoccupé par le bon déroulement de la fête qu’on en profite très peu. Mis à part les finales, je n’ai vu que quelques oppositions. Si je me fie à ce qu’en ont dit les experts présents, le niveau était relevé, et particulièrement en équipe. Je partage cet avis, et le fait que nos “têtes d’affiche” se fassent “mordre les mollets” par des outsiders de luxe, super bien préparés et talentueux en ajoutait à l’excellent spectacle proposé. Le public néophyte quand à lui, a été extrêmement impressionné par les Bunkaïs.”
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